Peinture expressionniste de paysage

La représentation de paysage est caractéristique des premiers œuvres du groupe Die Brücke. Fondé à Dresde en 1905 par Ernst-Ludwig Kirchner, Heckel, Fritz Bleyl et Karl Scmidt-Rottluff, Die Brücke (Le Pont en français), peut être rattaché à l’expressionnisme allemand qui se développe au début du XXe siècle.

Entre 1909 et 1911, les artistes se réunissent autour des étangs de Moritzbourg dans la campagne autour de Dresde afin de réaliser des séries de paysages. Dans ces œuvres, Vincent van Gogh apparaît comme une source d’inspiration. De lui, les artistes du Die Brücke retiennent la représentation de la réalité déformée afin de servir les ressentis et les impressions du peintre. Paul Gauguin est également érigé comme modèle pour son emploi de couleurs vives et antinaturalistes (c’est-à-dire qui ne correspondent pas à la réalité). En 1909, Heckel réalise Les toits rouges, un paysage couvert d’un ciel rouge.

Enfin, les artistes du groupe s’inspirent de la touche expressive et dynamique d’artistes tels que Edvard Munch et James Ensor. La Rue de Dresde, réalisé par Kirchner n’est pas sans rappeler le Soir, rue Karl Johan. Les deux tableaux représentent des foules aux visages fortement expressifs. Par ailleurs, le peintre norvégien, notamment avec son tableau le Cri, est considéré comme l’un des précurseurs de l’expressionnisme. Emile Nolde, qui rejoint le groupe en 1906, s’inspire pour sa Nature morte aux masques des œuvres de James Ensor.

Les paysages citadins sont également représentés par les artistes expressionnistes allemands. La ville y est décrite de manière négative, pessimiste et angoissée. Les artistes de ce mouvement soumettent en effet la représentation de la réalité à l’empire des sentiments de l’artiste. Le monde urbain apparaît alors comme un environnement distordu et oppressant.