Hokusai
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Hokusai

Peintre japonais le plus connu de l’ère Edo, Hokusai a su marquer l’histoire de l’art avec ses estampes japonaises qui ont inspiré les plus grands artistes, au Japon, comme en Europe où l’inspiration japonaise a été l’une des nombreuses influences amenant à l’âge d’or de la peinture post-impressionniste. Les estampes anciennes d’Hokusai s’intègrent encore aujourd’hui dans l’art moderne, le trait et les couleurs de l’artiste japonais ayant traversé les époques.

Découvrez les plus beaux tableaux du créateur d’estampes le plus connu de la fin du XVIIIème et du début du XIXème siècle, avec « La Grande Vague », son estampe la plus célèbre issue de ses représentations du Mont Fuji, « La plantation de thé de Katakura dans la province de Suruga », l’un des nombreux paysages représentatifs de la culture japonaise peints par Hokusai, ou encore « Le guerrier Kengoro », illustration aux couleurs vives, inspirée des guerriers samurai très présents à l’époque Edo.

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Biographie de Hokusai.

 

Hokusai : une formation complète à l’estampe japonaise.

 

Né en 1760 à Edo, actuelle Tokyo, probablement dans une famille d’artistes, Katsushika Hokusai manifeste très tôt une grande aptitude pour le dessin et la peinture. Dès l’âge de 13 ans, il entre en apprentissage dans un atelier de xylographie, dans lequel il apprend à réaliser des gravures sur bois, étape indispensable dans la réalisation d'estampes japonaises. Le mouvement ukiyo-e (que l’on peut traduire par monde flottant), dans lequel s'inscrit la réalisation d’estampes, est alors très populaire dans la culture japonaise. Le graveur est ainsi une composante majeure de l’art japonais, et les dessinateurs en devenir se doivent de passer par la formation de gravure avant d’espérer créer leurs propres compositions.

À 18 ans, Hokusai ne se contente plus de réaliser des supports en bois gravé, et entre en tant que dessinateur dans l’école du maître Katsukawa Shunshō, un peintre japonais d’estampes reconnu. Durant 14 ans, il se forme à la couleur et au dessin, et il réalise de nombreuses estampes, notamment des portraits d’acteurs de théâtre kabuki, des estampes d’illustration pour des livres populaires, ou encore des estampes commerciales.

En 1792, il décide de quitter l’atelier Katsukawa, et étudie les styles de plusieurs écoles, avant de s’installer plus durablement dans l'école Tawaraya, un atelier majeur de la peinture japonaise.

 

Le développement artistique d’Hokusai et la reconnaissance.

 

Fort de ses connaissances issues de nombreuses écoles, dont, selon ses propres dires, il a « pénétré leurs secrets et en a recueilli tout ce qu'il y a de meilleur », Hokusai a commencé à développer une certaine finesse dans sa patte picturale, et à créer des illustrations dont le style s’inspire aussi bien des meilleures écoles japonaises, que des techniques artistiques venant de Chine, avec l’utilisation de l’encre de chine par exemple, ou même de l’art occidental avec l’usage de la perspective, et de teintes et pigments particuliers comme bleu de prusse.

L’artiste nippon va ainsi commencer à se faire un nom auprès de ses contemporains, en illustrant le « Kyôka Edo no Murasaki », un recueil poétique composé de courts poèmes (kyoka), très populaire en cette année 1795. C’est fort de cette notoriété qu’il prend la tête de l’école Tawaraya. Il peut ainsi exercer son art en réalisant de nombreuses estampes japonaises luxueuses et très appréciées dans ce pays d’Extrême-Orient, tout en transmettant son savoir à ses élèves, ce qui deviendra pour lui une mission essentielle dans sa carrière.

Lassé des personnages peints sur fond blanc, comme il est de mise au Japon, il commence à les intégrer dans un paysage japonais dessiné en arrière-plan. C’est plein d’engouement pour ce nouveau style d’estampe japonaise, qu’il se lance dans un voyage entre Kyoto et Edo, entre 1811 et 1819, afin de peindre les provinces du pays du soleil levant sous toutes ses coutures sous le nom de « Taito », et de retranscrire la culture du Japon et l’art du voyage à travers des dessins des paysages japonais. Il ressort de ce voyage un recueil de croquis, appelé « Manga », un véritable manuel de dessin sur la culture et les paysages du Japon.

C’est également à cette période qu’Hokusai dessine ses plus célèbres estampes érotiques. Cette frange de l’art asiatique illustrant des images crues, et une représentation érotique, voire pornographique, de jolies femmes et autres geishas, était très en vogue et accepté dans le Japon de l’ère Edo, notamment dans les milieux bourgeois. « Le Rêve de la femme du pêcheur » réalisé en 1814, est sans doute l’une des estampes japonaises de ce style la plus représentative de l’œuvre de cet artiste.

 

Fin de carrière d’Hokusai : Les œuvres de la maturité.

 

Ayant développé une grande technique au fil des années, ainsi qu'une grande expertise de la peinture japonaise, notamment dans les reproductions de paysages, c’est à l’âge de soixante ans qu’Hokusai entre dans une page de sa carrière très proactive, et que les œuvres du peintre se veulent les plus maîtrisées. C’est en 1830, à l’âge de soixante-dix ans, qu’Hokusai se lance dans un projet de quarante-six estampes, qui deviendront célèbres sous le nom de « Trente-six vues du Mont Fuji ». Cette série de gravures deviendra alors l’une des collections de peintures les plus emblématiques des arts asiatiques. Dans ces multiples représentations du Mont Fuji, signées sous le nom « Gakyo Rojin Manji", on y trouvera « La Grande Vague de Kanagawa », oeuvre qui a connu un large succès jusqu’à aujourd’hui, et dont des reproductions de cette gravure sont exposées partout à travers le monde, du Metropolitan Museum of Art de New York, au British Museum à Londres, en passant par le muséum d’art et d’histoire de Bruxelles, la Bibliothèque nationale de France ou encore le musée Guimet à Paris.

À quatre-vingts ans, malgré la concurrence avec de jeunes artistes comme Utagawa Horishige, Hokusai continue de peindre dans son atelier, délaissant les estampes destinées à la gravure sur bois, pour une peinture plus classique. Il s’éteint huit ans plus tard, laissant derrière lui un nombre pléthorique d’œuvres (plus de 30 000), faisant de lui l’un des artistes peintres japonais et l’un des grands maîtres de l’estampe les plus productifs de son époque.

 

Hokusai : Un artiste aux nombreuses facettes.

 

Que cela soit pendant sa formation ou lors de sa carrière artistique, Hokusai signera ses œuvres de différents noms (environ 120), qu’il aimera modifier en fonction des périodes de sa vie. Illustrant souvent une appartenance à un mouvement artistique, une école, ou bien une caractéristique de sa personnalité ou une étape importante de sa vie, les différents noms d’artistes utilisés par Hokusai permettent ainsi de retracer son parcours tout au long de sa carrière. Parmi les noms connus, on peut retrouver « Katsukawa Shunrô » et « Sori II » choisis lors de ses débuts, « Gakyōjin Hokusai » (« fou de dessin »), « Hokusai Taito aratame Katsushika Iitsu (hitsu) » et « Zen Hokusai Iitsu rōjin », utilisés lors de ses voyages et de ses débuts en tant qu’artiste reconnu, ou encore « Iitsu » et « Gakyo Rojin Manji (« vieillard fou de peinture »), surnoms adoptés à la fin de sa carrière.

 

L’influence d’Hokusai sur la peinture occidentale.

 

Bien qu’ayant vécu dans une période où l’art se diffusait de plus en plus facilement à travers le monde, l’époque Edo au Japon, et sa politique isolationniste, a fait que les peintures japonaises d’Hokusai n’arrivèrent qu’à la fin du XIXème siècle en Europe, durant l'ère Meiji. Ces œuvres seront un portail de la culture japonaise en France, avant de conquérir l’Europe. L’influence japonaise se retrouvera ainsi dans la littérature occidentale et la peinture européenne, et des artistes occidentaux de la peinture impressionniste et du mouvement artistique du post impressionnisme, à l’instar du peintre hollandais Vincent Van Gogh, ou d’autres grands peintres impressionnistes comme Degas, Gauguin ou encore Cézanne, reprendront les codes de l’estampe dans leurs toiles, pour créer un nouveau trait totalement novateur dans l’art occidental. Cette grande vague japonaise en occident, à la fin du XIXe siècle, sera ainsi qualifiée de mouvement japonisme, et débouchera sur le néo impressionnisme et sur l’art nouveau au début du XXème siècle.

 
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