Keith Haring

Artiste incontournable dans l'art urbain de la fin du XXème siècle, Keith Haring fait indéniablement partie des artistes qui ont marqué les années 80 avec des œuvres dont la couleur résonne encore aujourd'hui à travers le monde, des rues des plus grandes villes aux plus grands musées, comme le Museum of Modern Art ou au Musée d'Art Moderne de Paris. Fortement engagé pour la jeunesse, contre les ravages de la drogue et contre la maladie du VIH, notamment avec sa fondation, la Keith Haring Foundation, son empreinte est d'autant plus impactante, chaque toile, sculpture ou peinture ayant une signification particulière, avec des personnages entrés dans la mémoire collective.

Découvrez les œuvres de l'artiste, avec son "Radiant Baby", l'une de ses première silhouettes iconiques, représentative de l'œuvre de l'artiste, "Dancing Heart", l'un de ses nombreux tableaux représentant un cœur, synonyme de sa philosophie autour de l'amour universel, ou encore "Mickey Mouse", une représentation de la célèbre souris, aujourd'hui déclinée avec de nombreux projets, comme avec Swatch ou Levi's.

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Biographie de Keith Haring

La jeunesse de Keith Haring en Pennsylvanie

Keith Haring voit le jour en 1958 à Reading, en Pennsylvanie, et grandit dans la ville de Kutztown, au sein d'une famille conservatrice et catholique. 

Sa passion pour l'art se manifeste très jeune à travers ses dessins, et c'est à la suite de ses études qu'il s'inscrit à la Ivy School of Professional Art de Pittsburgh dès l'âge de 18 ans, afin d'y étudier le dessin publicitaire. Bien que jetant les bases de sa future carrière dans le monde des arts, la ligne artistique qui lui est enseignée ne convient pas aux désirs de Keith Haring, qui abandonne cette formation afin de se consacrer pleinement au dessin.

Keith Haring à New York : La découverte de la scène artistique underground des années 80.

À Pittsburgh, le jeune artiste américain ne se sent pas compris, ce qui explique son arrivée précoce à New York, ville dans laquelle l'effervescence artistique est à son apogée au début des années 80. Rapidement, l'énergie des artistes underground de l'époque transparaît sur Keith Haring, qui se lie d'amitié avec des étoiles montantes de l'art contemporain de l'époque, à l'image de Jean-Michel Basquiat, avec qui il restera ami toute sa vie, ou Andy Warhol qui est alors déjà bien installé dans la culture pop, avec sa ligne artistique novatrice pour cette seconde moitié du XXème siècle. 

À ses débuts dans la grosse pomme, bien loin de la couleur qu'il utilisera à foison par la suite, Haring transforme l'anonymat du métro en sa galerie personnelle, esquissant à la craie blanche sur les panneaux vides des couloirs. Son style ne passe pas inaperçu, et le nom de Keith Haring commence à résonner dans les sphères artistiques new-yorkaises, comme au Club 57, lieu de rendez-vous de tous les artistes d'avant-garde de l'époque.

Développement de la patte Keith Haring, et premières œuvres majeures

Désormais bien installé à New-York, Keith Haring ne perd pas une minute pour rassembler une véritable collection d'œuvres. Au fil des années, sa peinture devient plus pop, avec une ligne de contour noire qui fait ressortir des couleurs éclatantes, et des silhouettes iconiques ou des personnages de la pop culture revisités, qui voient le jour sur les murs de l'East Village new-yorkais, qu'il utilise comme une véritable toile. 

C'est ainsi que l'on peut voir apparaître, dès le début des années 80, son célèbre "Radiant Baby" dont les rayons qui l'entourent représentent son énergie, comme un écho à celle de l'artiste, le "Dancing Heart", ou encore sa représentation de Mickey, la célèbre souris de Disney, qu'il image à sa manière. S'essayant à de nombreuses techniques, comme la gravure, la peinture sur de nombreux supports, ou même la fresque, Keith Haring souhaite via son œuvre, faire passer un message, et trouve ainsi son style qui fait écho au monde qui l'entoure.

L'exposition du travail de Keith Haring : Des débuts prometteurs

Avec des débuts prometteurs, le travail de Keith Haring est rapidement mis en lumière en sortant de la rue pour rejoindre les salles d'exposition. C'est ainsi qu'il présente ses dessins, lors de sa première exposition personnelle, à la galerie Tony Shafrazi à New York, en 1982. La présentation de ses œuvres chez celui qui deviendra son marchand d'art attitré attire les foules, et c'est ainsi que Haring est invité à exposer ses silhouettes colorées au Whitney Museum en 1983, ce qui consolide sa notoriété à New-York et aux Etats-Unis.

Une reconnaissance internationale rapide pour Keith Haring

Déjà considéré comme un incontournable du monde de l'art à New York, la collection d'œuvres de l'artiste américain attire les amateurs du monde entier, et il est invité à franchir l'Atlantique pour exposer en Europe, puis dans le reste du monde, peu après son explosion aux États-Unis. C'est ainsi qu'il connaît une reconnaissance internationale rapide grâce à ses expositions audacieuses à travers le monde, parfois au côté de son ami Jean-Michel Basquiat, comme à Paris, au musée du Luxembourg en 1984, ou au musée d'Art moderne de la ville de Paris la même année, en Allemagne à Cassel, ou encore au Brésil à l'occasion de la Biennale de São Paulo de 1983. Il réalise même de nombreuses peintures tout autour du globe, comme à Sydney, Melbourne, São Paulo, ou bien à Paris, où il peint la célèbre fresque de l'hôpital Necker en 1987.

Fort de sa notoriété solidement installée, Keith Haring ouvre son pop shop dans le quartier de SoHo en 1986, fortement soutenu par Andy Warhol, le concept ne plaisant pas au milieu underground new-yorkais, mais lui permettant de toucher un plus grand public, et de collaborer avec des stars de l'époque comme Madonna.

Keith Haring : Une fin de carrière brutale

Alors que sa carrière dans l'art contemporain bat son plein, Keith Haring est touché par le virus du VIH en 1988. Son ami Jean-Michel Basquiat s'éteint un an plus tard, ce qui mène à la toile "A Pile of Crowns, for Jean-Michel Basquiat", en hommage à celui qui l'a sans doute le plus inspiré dans sa carrière. 

La même année, il réalise sa dernière œuvre, "La vie du Christ", une sculpture atypique dans sa collection, qui ramène le jeune artiste vers la religion, alors que sa santé décline. Keith Haring meurt du sida au début de l'année 1990, à seulement 31 ans, laissant derrière lui un grand nombre de tableaux, de sculptures et de nombreuses fresques qui encore aujourd'hui sont indélébiles et prennent place partout autour de la planète.

Keith Haring : Un artiste engagé

Iconique pour son art, Keith Haring l'est également pour son engagement pour des causes fortes durant les années 80. Il a notamment utilisé son œuvre comme message pour sensibiliser contre le crack, dont la consommation devenait de plus en plus fréquente à cette période, et le sida qui n'avait de cesse de se développer. 

Cet engagement sera d'autant plus visible dans la deuxième partie des années 1980, lorsqu'il peint sa fresque "Crack is Wack" en 1986, ou en 1988, après la mort de son ami Jean-Michel Basquiat d'une overdose, qu'il représentera dans sa peinture avec une toile hommage. Il dédiera également chaque minute de sa vie à la cause du VIH lorsqu'il s'en sait atteint, ce qui mène à la création de la Keith Haring Foundation, une fondation venant en aide aux enfants et aux associations luttant contre le virus du sida.

L'héritage de Keith Haring dans le monde de l'art

Artiste américain emblématique de la street culture et de l'art contemporain, Keith Haring a laissé un héritage immense dans le monde des arts, avec ses œuvres réputées pour leurs couleurs vives, et sa collection de personnages entrés dans l'esprit collectif des gens, à l'instar de sa représentation du Mickey de Disney, ou de ses silhouettes colorées vives et dynamiques. 

De New York à Paris, en passant par Sydney ou Berlin, d'exposition en exposition, l'artiste américain a su se faire une place parmi les plus grands, mais il a surtout marqué de son empreinte les plus grandes villes de la planète avec des fresques immenses, comme à l'Hôpital Necker-Enfants malades de Paris, ou sur un tronçon du mur de Berlin.

Sa fondation, la Keith Haring Foundation, est également un héritage fort qui, encore aujourd'hui, préserve la mémoire de l'artiste et aide les enfants, ainsi que les organisations impliquées dans l'éducation, la prévention et les soins liés au SIDA. Indémodable, sa contribution au street art est encore étudiée aujourd'hui, et sa place dans les musées, comme au Museum of Modern Art ou au Musée d'Art Moderne de Paris n'est plus à discuter.