Joaquin Sorolla y Bastida

Grand peintre de la seconde moitié du XIXème et du début du XXème siècle, Joaquin Sorolla y Bastida est sans aucun doute l’un des artistes peintres les plus connus de l’histoire de la peinture espagnole. Avec son style luministe, inspiré de la peinture impressionniste et du réalisme, et ses toiles aux thèmes variés, allant de la peinture historique aux portraits, en passant par la peinture de genre costumbriste, il a su marquer l’histoire de l’art et est considéré comme un véritable spécialiste de la lumière, de la couleur et de la composition.

Découvrez les plus beaux tableaux peints par Joaquin Sorolla y Bastida, l’un des plus grands peintres espagnols, avec « Le Bateau blanc, Javea », huile sur toile issue de sa commande pour l’Hispanic Society of America, « Le Bain », peinture représentant des enfants sur la plage de Javea, à côté de sa Valence natale, ou encore la peinture à l'huile « Promenade au bord de la mer », et sa technique directement puisée auprès de la peinture impressionniste.

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Biographie de Joaquin Sorolla y Bastida.

Les débuts de Joaquin Sorolla y Bastida : le réalisme et la peinture officielle.

Joaquin Sorolla y Bastida né dans la seconde moitié du XIXème siècle, en 1863, dans la ville espagnole de Valencia (Valence). Fils d’un marchand, il se passionne rapidement pour les arts, qu’il étudie dès le plus jeune âge à l’école des artisans de Valence. Bien qu’ayant appris l’art académique, Joaquin Sorolla ne sera pas reconnu lors de ses débuts au milieu des jeunes peintres espagnols, les œuvres du peintre proposées lors de sa première exposition à Madrid ne correspondant pas assez à l’art officiel plébiscité par l’académie des Beaux Arts de la capitale espagnole. 

C’est dans ce cadre que les compositions du peintre commenceront à changer. Après qu’il ait étudié les œuvres des maîtres de la peinture réaliste et baroque comme Velázquez, il produit ses premières toiles aux thèmes historiques et religieux, avec son « Étude du Christ » ou encore ses tableaux, dans la plus pure tradition picturale de la peinture réaliste et historique, « Défense du Parc d'artillerie de Montéléon » et « Le Cri du marchand de paille ». Sous l’encadrement de son professeur Gonzalo Salva, Joaquin Sorolla commence ainsi à se faire un nom, et est plusieurs fois médaillé lors d’expositions régionales et nationales. 

Cependant, le peintre réaliste ne souhaite pas s’enfermer dans sa manière de peindre, et il étoffe sa vision de l’art avec des voyages à Rome et à Paris, où il y découvre les peintres étrangers, notamment via l’académisme de la Renaissance Italienne, et surtout les peintures impressionnistes, portées par les principaux artistes de la peinture française de la fin du XIXe siècle. En 1888, Joaquin Sorolla y Bastida se marie avec Clotilde Garcia del Castillo, avec qui il aura 3 enfants, Maria, Joaquin et Elena, qui seront une véritable influence pour les tableaux du peintre espagnol, comme dans son huile sur toile « Elena et Maria à cheval en valenciennes », son tableau « Maria au port de Jávea », ou encore sa peinture à l'huile « Elena parmi les roses ».

Joaquin Sorolla y Bastida, un pionnier du luminisme.

À la toute fin du XIXème siècle, les thèmes utilisés dans les tableaux de Joaquin Sorolla y Bastida se tournent vers le Costumbrismo et sa représentation des coutumes espagnoles. Le style de peinture de l’artiste peintre évolue également, et s’éloigne de la peinture académique traditionnelle, sous l’influence des premiers peintres impressionnistes dont il a pu étudier les œuvres à Paris quelques années plus tôt. 

Le style impressionniste, avec ses teintes et ses effets de lumières, primordiaux dans ce mouvement pictural, a été pour Joaquin Sorolla un véritable portail vers une nouvelle manière de peindre, et a ouvert une nouvelle page dans son art. C’est ainsi que, bien que gardant un coup de pinceau dans la tradition du réalisme, sa palette s’éclaircit et laisse place aux jeux d’ombres et de lumière, ouvrant la voie vers le courant pictural du luminisme, dont le peintre espagnol sera considéré comme le précurseur au côté de toute une frange d'artistes belges d’avant garde, contemporains de son époque.

La représentation de l’Espagne et la consécration pour Joaquin Sorolla y Bastida.

S’étant installé à Madrid en 1889, Joaquin Sorolla y Bastida jouit rapidement d’une grande renommée en Espagne, le nom du peintre étant réputé pour ses œuvres représentant des scènes en plein air, notamment au bord de la mer Méditerranée, lui rappelant sa Valence natale. C’est à cette période qu’on retrouve de nombreuses représentations de la plage de Valence, avec ses célèbres peintures « La Plage de Valence », ou encore « Triste héritage », mettant en avant des scènes de la vie quotidienne, illustrant la vie moderne de son époque. La renommée de Joaquin Sorolla lui vaudra même la fabrication d'une sculpture de la part de son ami Ricardo Causarás Casaña, qui sera primée à l'exposition générale des beaux-arts de Madrid. 

La représentation de l’Espagne et de la culture espagnole de Joaquin Sorolla y Bastida traversera même les frontières, pour atteindre le salon des artistes français (remplaçant du salon officiel) en 1893, où il expose à côtés des plus illustres représentants de l’art moderne contemporain, du néo impressionnisme et du mouvement impressionniste de l’époque, mais également à l’exposition universelle de Paris en 1900, à l’issue de laquelle il obtient la Légion d'honneur en 1901. Ces succès lui ouvriront les portes de l’Amérique, et il réalisera plusieurs commandes pour l’Hispanic Society of America de New York, avec ses célèbres toiles peintes à Javea, représentant des enfants se baignant, à l’instar de son célèbre tableau « Le Bain », exposé aujourd’hui au Metropolitan Museum of Art de New York, ou encore ses immenses panneaux connus sous le nom de « Vision d’Espagne », illustrant toute une galerie de personnages, dans des reproductions de la culture des 14 régions espagnoles de l’époque. 

Au début du XXème siècle, l’œuvre du peintre est réputée à travers toute l’Europe et les Etats-Unis, ce qui en fait le peintre espagnol le plus célèbre de cette époque. Il sera ainsi appelé à travailler comme professeur à l'École des Beaux Arts de Madrid, et à peindre des portraits de personnages illustres, comme le roi d’Espagne ou des politiques et écrivains célèbres. 

En 1920, alors qu’il peint le portrait de la femme de l’écrivain Ramón Pérez de Ayala dans son jardin, Joaquin Sorolla y Bastida est victime d’un AVC qui le paralyse partiellement et l’empêche de peindre. Il meurt 3 ans plus tard, en 1923, dans sa maison située à Madrid, à côté de celle de l’actrice María Guerrero, à l’âge de 60 ans.

Joaquin Sorolla y Bastida, une œuvre aux thèmes hétéroclites.

Si aujourd’hui, Joaquin Sorolla y Bastida est surtout reconnu comme l’un des précurseurs du mouvement artistique du luminisme, avec son style pictural se situant entre le réalisme, avec des thèmes costumbristes, et le post impressionnisme, avec une attention marquée sur le jeu de lumière, il a également su s’illustrer tout au long de sa carrière dans des mouvements picturaux variés. 

Que cela soit à ses débuts dans le monde de l’art, avec des peintures réalistes plus académiques, dans des thèmes historiques et religieux, avec la peinture naturaliste représentant le bord de mer et une vision de l’Espagne de la fin du XIXème et du début du XXème siècle, ou encore avec des portraits de politiques, écrivains, et artistes célèbres, Joaquin Sorolla y Bastida a su puiser son inspiration auprès de peintres célèbres pour étoffer son œuvre dans des styles et des thèmes totalement différents. C’est ainsi que l’on retrouve aussi bien l’influence de Velázquez que des tableaux impressionnistes dans l’œuvre du peintre espagnol, qui reste aujourd’hui l’un des paysagistes, portraitistes, peintres de scènes de genre ou encore artistes de la peinture d’histoire les plus réputés à ce jour dans le milieu des Beaux Arts. 

On retrouve aujourd’hui ses toiles partout à travers le monde, en Espagne au Museo Nacional del Prado (musée du Prado) et au Museo Sorolla qui lui est dédié à Madrid, ou encore au Musée des Beaux Arts de Valence, sa ville natale, en France au Musée d’Orsay de Paris où l'on peut trouver sa célèbre huile sur toile « Retour de la pêche : halage de la barque », et surtout aux États-Unis, à l’Hispanic Society of America de New York, qui détient l’une des plus grandes collections de l’artiste, dont la série « Vision of Spain », ou encore au MoMA de New York où l’on retrouve l’un des plus célèbres tableaux de Sorolla : « Le Bain, Javea ».