Hiroshige
Artiste incontournable de l’art japonais, Hiroshige a su à travers sa technique lumineuse et poétique, mener l’art de l’estampe et du meisho-e à son apogée, se faisant même le relais de la peinture japonaise en Europe, en inspirant des peintres incontournables de l’impressionnisme comme Van Gogh ou Monet. Avec des œuvres représentant le Japon comme une affiche de la période Edo, l’héritage d’Hiroshige dresse un tableau unique de cette période du XIXème.
Découvrez vous aussi les oeuvres d’Utagawa Hiroshige, avec Cinquante-trois Stations du Tōkaidō, des estampes issues de sa série de 53 tableaux présentant une vue de la province japonaise à travers la plus important artère de circulation du pays, Trente-six vues du mont Fuji, une série de paysages autour de la plus haute montagne du japon, dans laquelle la neige, l’eau et les fleurs de cerisier sont représentées de manière poétique, ou encore Cent vues d'Edo, l’une des séries d’estampes les plus célèbres de l’ukiyo-e et du meisho-e.
Les jeunes années d'Hiroshige et ses débuts artistiques
Andô Hiroshige, maître de l'estampe japonaise, naît en 1797 à Edo (ancien nom de Tokyo). Issu d'une famille de samouraïs au service du shogun, il se passionne très tôt pour le dessin. Orphelin à 12 ans, il intègre à 14 ans l'école Utagawa, prestigieuse institution de l'art japonais. Il devient ainsi l'élève d'Utagawa Toyohiro, dont il reprendra le nom, et s'initie à l'Ukiyo-e, un genre pictural populaire qui dépeint des scènes de la vie quotidienne, des paysages et des portraits de courtisanes. Ses premières œuvres, réalisées durant cette période de formation, sont principalement des portraits d'acteurs de kabuki et de femmes, dans le style de son maître.
Parallèlement, Hiroshige étudie les styles de différents artistes, dont Hokusai, célèbre pour ses Trente-six vues du mont Fuji. Il commence à produire des estampes de paysages, genre appelé meisho-e (vue de lieux reconnus pour leur beauté), préfigurant les chefs-d'œuvre qui le rendront célèbre dans les années suivantes. Encore un peintre en devenir, le jeune artiste se démarque dores et déjà par son sens aigu de l'observation de la nature et sa capacité à saisir l'atmosphère du Japon de l'époque Edo.
Hiroshige trouve sa voie : Le paysage
Au début des années 1830, Hiroshige, déjà reconnu pour ses estampes de guerriers et d'acteurs kabuki, se tourne vers le paysage. Inspiré par les meisho-e (tableaux de lieux célèbres), il délaisse les portraits pour une vue plus intimiste du Japon. Ses premières séries, comme les Huit vues des environs d'Ōmi (1834), explorent les paysages et font un tableau de sa province natale.
S'éloignant du style précis et descriptif de ses débuts, Hiroshige développe un dessin plus expressif et poétique. Il joue avec les couleurs, les contrastes et les effets atmosphériques. La neige, la lune, la pluie deviennent des éléments clés de ses compositions. Il s'inspire des maîtres du genre, notamment Hokusai, mais s'en distingue par une approche plus personnelle et lyrique.
Rapidement, le public est séduit par ces estampes qui capturent l'essence du Japon rural. Les séries se multiplient, représentant des chemins et des voyageurs, des ponts, des cascades…, et se faisant le relais des merveilles du Japon. Hiroshige devient ainsi une figure majeure de l'estampe japonaise de paysage, un genre qui connaît alors un essor sans précédent dans le pays. Ses œuvres, tirées à plusieurs centaines d'exemplaires, sont diffusées dans tout le pays, contribuant à populariser l'image d'un Japon pittoresque et poétique.
La route du Tōkaidō
La route du Tōkaidō, reliant Edo (l'actuelle Tokyo) à Kyoto, était une artère vitale du Japon au XIXe siècle. Inspiré par son voyage dans un convoi de chevaux devant être présentés à la cour impériale, le peintre Hiroshige l’immortalise dans sa série d'estampes Cinquante-trois Stations du Tōkaidō. Ces tableaux, au nombre de cinquante-cinq, offrent des vues saisissantes des paysages traversés, des voyageurs rencontrés et de la vie quotidienne qui animait chaque station. On y voit des chevaux transportant marchandises et voyageurs, des processions de daimyos (seigneurs féodaux) et des scènes de la vie rurale. Ces œuvres ont contribué à populariser la route du Tōkaidō et à confirmer Hiroshige comme un maître de l'estampe japonaise.
Hiroshige et la représentation d'Edo
Désormais reconnu comme un artiste majeur de l'estampe japonaise depuis sa série des Cinquante-trois stations du Tokaido, Utagawa Hiroshige se lance en 1856 dans une série mettant en scène les Cent vues d'Edo. À travers cent-dix-neuf estampes, il dépeint les lieux célèbres d'Edo, avec des meisho-e offrant un témoignage précieux de la vie dans la capitale japonaise durant la période Edo, et une vue poétique et intimiste de la ville. Loin de la représentation des paysages ruraux dont il avait l’habitude, Hiroshige se concentre sur la province d'Edo et capture l'atmosphère unique de la capitale. Son œuvre est imprégnée de la sensibilité des poètes et écrivains de son époque, qui l'ont influencé dans sa vision du Japon. Les Cent vues d'Edo s'inscrivent ainsi dans la lignée des grandes séries d'estampes japonaises, et contribuent à la renommée d'Hiroshige comme maître de l'ukiyo-e.
D’autres oeuvres majeures d’Hiroshige
Si Hiroshige est célèbre pour ses Cinquante-trois stations du Tōkaidō, il a également immortalisé d'autres paysages du Japon. L'artiste a notamment réalisé les Soixante-neuf Stations de la route du Kiso Kaidō, une série d'estampes qui dépeignent les paysages montagneux et les stations de cette route historique.
Parmi ses autres œuvres majeures, on peut également citer sa série des Vues des sites célèbres des soixante et quelques provinces du Japon, une collection de soixante-dix vues de lieux célèbres à travers tout le pays.
Le mont Fuji est aussi un sujet récurrent dans l'œuvre d'Hiroshige, notamment dans la série Trente-six vues du mont Fuji, sujet déjà traité par Hokusai quelques années auparavant. Dans ces meisho-e, comme Hokusai, il explore à travers différents tableaux, les différents aspects de cette montagne emblématique sous la lune, la neige ou encore au milieu des paysages.
Hiroshige : Le maître de l’Ukiyo-e
Mouvement artistique japonais signifiant littéralement “images du monde flottant”, L’ukiyo-e est un art florissant dans tout le Japon entre le XVIIe et le XIXe siècle. Se caractérisant par des estampes accessibles au plus grand nombre grâce à un prix unitaire modique, l'ukiyo-e célèbre la beauté éphémère du monde, mettant en scène des courtisanes, des acteurs de kabuki et des paysages.
Hiroshige se distingue au milieu de nombreux artistes à l’époque, par ses séries d'estampes, notamment Les Cinquante-trois Stations du Tōkaidō et Cent vues célèbres d'Edo, qui dépeignent avec poésie les paysages et les habitants de la province japonaise. Son utilisation audacieuse des couleurs, notamment le bleu de Prusse, et sa maîtrise du dessin, lui ont permis de créer des ambiances uniques, lui permettant de représenter la lumière du soleil, l’éclat de la neige ou la brillance de la lune de manière unique.
Si l'ukiyo-e connut son apogée au XVIIIe siècle avec des artistes comme Hokusai, Hiroshige contribua à son renouveau au XIXe siècle. Malgré la décadence du mouvement face à l'arrivée de la photographie, l'influence d'Hiroshige sur la peinture occidentale fut considérable, notamment sur les tableaux des impressionnistes. Ses estampes témoignent également de son talent de peintre et de son importance dans l'histoire de l'art japonais.
Hiroshige et l'ouverture vers l'Occident
L'arrivée de l’estampe japonaise en Europe, vers 1856-1858, marque un tournant majeur dans l'histoire de l'art occidental. Vendues à bas prix unitaire, ces éditions fascinent par leurs couleurs vives, leurs compositions audacieuses et leurs sujets insolites. L'art japonais, avec ses perspectives aplaties et ses cadrages novateurs, offre un nouveau regard sur le monde.
En tant que maître de la représentation des paysages et de la vie quotidienne, Hiroshige influence directement et profondément les peintres impressionnistes et le mouvement du japonisme. Ses ponts, ses fleurs de cerisier et ses vues du Mont Fuji se retrouvent dans les tableaux du peintre français Claude Monet, comme avec le tableau Le Pont japonais et le tableau de La Japonaise, ou encore dans les célèbres Iris et Amandier en fleurs de Van Gogh. Les artistes occidentaux s'inspirent des estampes d'Hiroshige, réinterprétant ses motifs et ses techniques dans leurs propres peintures et affiches. La peinture d'Hiroshige devient ainsi un relais entre deux cultures, ouvrant une page vers de nouvelles formes d'expression artistique.
L'héritage d'Hiroshige, une influence durable
Utagawa Hiroshige, maître de l'estampe japonaise, s'éteint en 1858, laissant derrière lui un héritage colossal. Ses séries d'estampes représentant Edo et les provinces japonaises ont révolutionné l'art du paysage, faisant un tableau de la vie quotidienne et des beautés naturelles du Japon de l'époque Edo. Vendues à bas prix unitaire, ces œuvres ont démocratisé l'art, transformant l'estampe en un médium accessible à tous.
Après sa mort, l'estampe japonaise, notamment grâce à Hiroshige, conquit l'Occident. Ses compositions audacieuses, ses jeux de couleurs subtils et ses points de vue novateurs influencèrent profondément l'art moderne. Van Gogh et Monet, et d’autres peintres célèbres de l'impressionnisme, s'inspirèrent de ses estampes, intégrant à leurs tableaux les principes de composition et l'esthétique si particulière de l’artiste japonais.
Aujourd'hui encore, l'influence du dessinateur et peintre japonais se ressent dans l'art contemporain. De nombreux artistes, peintres, graphistes ou illustrateurs, puisent dans son œuvre et dans l’art japonais une source d'inspiration inépuisable, réinventant son héritage à travers la peinture, des affiches et autres éditions. Le pont entre Edo et le monde moderne, tracé par Hiroshige, reste plus que jamais d'actualité comme une page de l’art moderne.
Les caractéristiques de l’art d’Hiroshige, un artiste visionnaire
Hiroshige, en tant que maître de l'estampe japonaise, se distingue par un style unique où la finesse du dessin se mêle à une utilisation audacieuse des couleurs. Son trait, précis et délicat, donne vie à des paysages empreints de poésie, du mont Fuji enneigé aux ponts baignés de la lumière de la lune.
Sa peinture, souvent qualifiée de "meisho-e", capture l'essence des lieux célèbres du Japon, immortalisant relais et villages dans des compositions où la nature est omniprésente. Hiroshige excelle dans l'art de l'estampe, ses "tableaux" imprimés en de multiples éditions, diffusant des images fortes comme une affiche du réel. Fleurs, neige, ou pluie, il maîtrise les éléments pour créer des ambiances uniques.
Si Hokusai privilégie le mouvement, Hiroshige se concentre sur l'atmosphère. Sa pâte artistique, subtile et transparente, donne à ses œuvres une profondeur et une luminosité qui influenceront des peintres impressionnistes comme Van Gogh ou Monet. Ces derniers, fascinés par ses estampes, y puiseront inspiration pour leurs propres paysages et jeux de couleurs, faisant le pont entre l’art occidental et japonais.
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