Reproduction d'art La ville de Paris de Robert Delaunay

À partir des années 1911-1912, le cubisme connaît une diffusion importante. Si le langage premier du mouvement avait été mis en place par la cordée Braque-Picasso, de nouveaux artistes vont en reprendre les codes et développer leur propre iconographie. Brigitte Leshalles parle alors de stylisation du cubisme soit de l'appropriation par des artistes de certaines caractéristiques formelles qui finiront par former un style nouveau.
1912, c'est également la date de la première exposition, à Paris, des peintres futuristes italiens.  En réaction aux déclarations iconoclastes et anti passéiste de ce groupe, des artistes comme Robert Delaunay, expriment leur volonté de réaffirmer le retour du passé, mais un passé traité de manière moderne. L'artiste affirmera par ailleurs ses aspirations dans Du cubisme à l'art abstrait et dira: "la grâce ancienne réapparaît : Pompéi ! Mais noyé dans un désir de nouvelle composition".
La ville de Paris, une œuvre monumentale présentée aux Salon des Indépendants de 1912, affirme également cette volonté de "passé moderne". L'œuvre accumule les citations et les emprunts stylistiques. Le bateau et le pont font par exemple référence à l'Autoportrait du Douanier Rousseau, peint en 1890. Les trois nus féminins au centre de la toile font mention de Cézanne, Le Gréco et Picasso. Ces trois personnages sont également inspirées des Trois Grâces Pompéiennes.

L'œuvre donne à voir un collage de divers motifs  unifiés par un effet de surface et fait la synthèse entre l'ancien et le nouveau.

Cette oeuvre est une peinture de la période moderne appartenant au style cubisme.

Le lieu de conservation de « La ville de Paris » est Musée National d'Art Moderne - Centre Pompidou, Paris, France.