Raphaël
Peintre

Raphaël

Reconnu comme l'un des plus grands peintres de l'histoire, Raphaël a marqué le monde de son coup de pinceau, créant de nombreux tableaux et fresques qui influenceront aussi bien ses contemporains que les milieux artistiques à travers les siècles. Vu par l'historien Giorgio Vasari comme l'un des plus grands peintres de sa génération, sa technique donnera notamment naissance au maniérisme, porté par des maîtres comme Giorgio Vasari lui-même, Jules Romain, Le Greco ou encore Le Tintoret. Polyvalent, Raphaël est reconnu de son vivant et après sa mort pour ses toiles aux thèmes prenant place autour de la religion, avec de nombreuses représentations de la sainte Madone, mais également pour ses portraits et ses dessins proposant le plan de nombreux bâtiments romains du XVIème siècle.

Découvrez les plus grandes toiles de Raphaël avec son tableau "La Sainte Famille Canigiani" (1507, Alte Pinakothek de Munich), une toile réalisée pour Domenico Canigiani, et ayant fait partie de la grande collection de tableaux des Médicis, "La Dispute du Saint-Sacrement" (1509, Palais du Vatican), une fresque prenant place dans les célèbres Chambres de Raphaël, le "Portrait du pape Jules II" (1511, National Gallery de Londres), son plus célèbre portrait ayant révolutionné le point de vue associé à cette technique, ou encore "Saint Paul prêchant à Athènes" (1515, Victoria and Albert Museum de Londres), une tempera sur carton à partir de laquelle les tapisseries de la chapelle Sixtine ont été réalisées.

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Biographie de Raphaël

 

Les débuts de Raphaël, d'Urbino à Pérouse

 

Raphaël Sanzio, plus connu sous le nom de Raphaël naît en 1483 dans la ville d'Urbino, en Ombrie, un important centre culturel de la Renaissance italienne. Issu d'une famille dans laquelle la pratique artistique est une vocation, le jeune Raphaël se retrouve dès son plus jeune âge imprégné des richesses artistiques et intellectuelles de son temps. Son père, peintre ayant son propre atelier, lui transmet probablement les premiers éléments qui allaient mener Raphaël vers une carrière de génie artistique incomparable.

La période du début de sa jeunesse à Urbino influence fortement sa conception de la composition picturale. Déjà talentueux, il se familiarise avec l'huile, medium encore révolutionnaire à ce moment, qui permet une gamme plus large d'effets et de finitions pour ses toiles. Les artistes présentés à Urbino léguèrent ainsi à Raphaël un code esthétique précis qui mit en valeur son habileté naissante.

Le jeune peintre est également fortement influencé par un autre grand maître : le Pérugin. Établi à Pérouse, le Pérugin est renommé pour ses compositions religieuses, particulièrement ses fresques. En observant les œuvres du Pérugin, Raphaël commence ainsi à assimiler les aspects importants de la représentation de figures religieuses. Rapidement, le nom de Raphaël devient peu à peu associé à des œuvres d'une délicatesse incomparable, des compositions où figurent régulièrement la Vierge et l'Enfant, des thèmes chers à de nombreux commanditaires. La "Madone" est alors un sujet récurrent dans son œuvre, élément central de son exploration artistique.

S'élevant comme peintre accompli, il est bientôt appelé à réaliser d'importantes commandes, ces premières réalisations étant souvent exécutées sur carton, à l'échelle de la fresque, avant d'être transférées sur le mur ou la toile, une pratique courante à l'époque pour garantir la précision de l'œuvre finale. De cette période ressortira de nombreuses œuvres ayant contribuées à sa renommée, à l'instar de la "Madone de Casa Santi" (1498), "La Résurrection" (1501), "Le Retable Colonna" (1504), peint pour l'église de Saint-Antoine, ou encore "Le mariage de la Vierge" (1504), son premier travail en autonomie réalisé pour l'église San Francesco de Città di Castello.

 

Florence : Une notoriété grandissante pour Raphaël

 

Lorsque Raphaël arrive à Florence en 1504, l'atmosphère créative de la ville est d'ores et déjà imprégnée des exploits artistiques de Michel-Ange et de Léonard de Vinci, deux illustres artistes qui vont apporter une grande influence au jeune peintre ombrien. À Florence, Raphaël continue à s'inspirer de la maîtrise de l'huile, afin de donner à ses tableaux une profondeur et une intensité exceptionnelles. 

Dans ce centre bouillonnant d'art et d'innovation, dans lequel s'écrit le code de la beauté classique du XVIème siècle, Raphaël partage son temps entre la contemplation des chefs-d'œuvre florentins et la création de ses propres compositions. Dans son exploration de la forme et de la couleur, il peint plusieurs tableaux de la Vierge avec l'Enfant, dans la continuité de ce qu'il avait entrepris dans ses jeunes années d'apprentissage, perpétuant le thème traditionnel de la Madone tant vénérée à Florence. À chaque tableau, l'œuvre de Raphaël gagne en profondeur, témoignant de son évolution et de ses rencontres avec les autres artistes tels que Léonard de Vinci, dont l’influence se fait ressentir chez Raphaël dans ses créations réalisées lors de son séjour florentin, celui-ci s'inspirant régulièrement du sfumato, technique inventée par Léonard de Vinci.

Nombre de notables de la ville lui passent rapidement commande, preuve de sa notoriété acquise. C'est ainsi qu'il peint plusieurs tableaux pour de riches familles, "La Sainte Famille Canigiani" étant sans aucun doute l'huile sur bois la plus célèbre nous étant parvenu, illustrant sa capacité à conjuguer tendresse et sacralité dans une même œuvre, avec sa composition équilibrée et sa juste représentation des figures sacrées. Raphaël devant principalement son ascension à la peinture sainte, celui-ci diversifie ses techniques en s'attelant au genre du portrait. L'exécution précise des portraits révèle un Raphaël observateur, capable de capturer l’essence de ses modèles avec une finesse laissant une nouvelle fois entrevoir l'influence des artistes majeurs de l'époque comme Léonard de Vinci. 

Malgré son installation à Florence, les commandes venant d'Ombrie ne désemplissent pas, et c'est ainsi qu'outre les différents tableaux et retables initiés avant 1504, et terminés dans la cité florentine, Raphaël peint également d'autres œuvres à destination de sa région d'origine, comme la "Vierge à l'Enfant avec les Saints Jean-Baptiste et Nicolas" pour l'église San Fiorenzo de Pérouse, ou encore le "Retable Baglioni", commandé pour l'église San Francesco al Prato de Pérouse, dont le succès ouvrira les portes de Rome au jeune peintre.

 

Raphaël à Rome, le peintre du pape.

 

Invité par le pape Jules II, suite à la renommée acquise à Florence, Raphaël arrive à Rome en 1508, ville dans laquelle il va s'établir et travailler jusqu'à sa mort en 1520. Rapidement, l'une de ses premières missions dans la cité italienne est la décoration de plusieurs chambres au Vatican, résidence du pape. Influencé par Michel-Ange et les décorations de la chapelle Sixtine, réalisées à la même période, il arrive à intégrer cette atmosphère, tout en mettant en avant son style propre, afin de créer ce que l'on nomme "Les chambres de Raphaël", qu'il ne termine qu'en 1517, et qui sont considérées aujourd'hui comme l'un des travaux majeurs au cours de sa carrière. Cette commande papale engendre des demandes épiscopales, comme pour l'église Santa Maria della Pace, ou pour d'autres riches commanditaires, comme Agostino Chigi, un banquier italien pour qui il réalise des fresques à destination de sa Villa Farnesina.

Travailleur infatigable et polyvalent, Raphaël élargit également son répertoire en composant d'impressionnants portraits. Ainsi, il peint plusieurs portraits du pape et autres dignitaires de l'Église, qui sont aujourd'hui reconnus pour leur profondeur et leur réalisme. Apportant une nouvelle technique, il s'éloigne de la représentation classique de face et ne laissant paraître aucune émotion, alors indissociable du portrait officiel, et introduit des angles de vue en diagonale, tout en laissant transparaître la dimension psychologique et spirituelle de son sujet, comme on peut le retrouver dans les portraits de Jules II et de Léon X.

Bien que la fresque soit la technique privilégiée pour ses grands projets décoratifs, Raphaël excelle également dans la peinture à l'huile. Ses madones, telles que la célèbre Madone Sixtine, glorifient la figure de la Sainte Vierge avec une douceur et une piété qui deviennent des références incontournables pour les générations futures. En parallèle, ses retables continuent de célébrer la sainteté à travers une iconographie religieuse maîtrisée, destinée autant aux églises qu'aux dévotions privées.

Sa maîtrise de la peinture sur bois, autant que sur toile, est également à souligner. Un des exemples les plus emblématiques reste sans doute l'huile sur bois "La Sainte Famille de François Ier", cadeau diplomatique ordonné par le pape à destination de François Ier, dans lequel la composition harmonieuse témoigne de son talent incontestable.

Au-delà de la peinture, Raphaël a su établir son propre code esthétique, fusionnant les avancées techniques de ses prédécesseurs avec sa propre recherche formelle. Devant le nombre croissant de commandes, il ira même jusqu'à créer un grand atelier accueillant jusqu'à 50 élèves, à qui il enseignera sa vision de l'art. Il y formera de nombreux artistes de renom, dont le plus célèbre restera Giulio Romano, l'un des premiers maniéristes.

 

Raphaël l'architecte

 

À Rome, particulièrement entre 1514 et 1520, ces années marquent une période charnière dans la carrière de Raphaël, lors de laquelle il outrepasse le seul rôle de peintre pour embrasser celui d'un créateur d'espaces sacrés et profanes. Il est aujourd'hui indéniable que les murs du Vatican ont retenu l'écho de ses pas tout autant que ceux de son illustre contemporain, Michel-Ange.

Raphaël, alors déjà reconnu comme un peintre de grand talent, est attiré par l'architecture des palais et des chapelles, ces édifices reflétant les idéaux de symétrie, de proportion et d'harmonie chers au code de la beauté de la Renaissance, mais également ceux de sa vision spirituelle. Sa nomination en 1514 en tant qu'architecte en chef de la fabrique de la basilique Saint-Pierre, témoigne de son aptitude à modifier et à sublimer le paysage architectural de l'église. Héritant des plans ambitieux de Bramante, c'est sous sa direction que le chantier le plus important de Rome vit sa vision renouvelée avec sa nef à cinq travées.

Devenant l'un des architectes les plus en vue de Rome, de nombreux bâtiments porteront les empreintes de la finesse de Raphaël. Du palais Branconio dell'Aquila au Palais Jacopo da Brescia, en passant par le Palais Alberini ou la Villa Madame, cette dernière restant inachevée à la mort du peintre, il a su y imprégner son génie s'assurant que ses constructions répondent au mieux à leur fonction et à leur esthétique, dans la stricte tradition de la Renaissance. En outre, la chapelle Chigi dans l'église de Santa Maria del Popolo est un autre exemple frappant avec lequel Raphaël démontre sa maîtrise en tant qu'architecte. Inspiré par l'architecture classique et le besoin de créer un espace sacré qui élève l'esprit, il conçoit le plan de la chapelle, entrecroisant son amour pour la peinture avec ses compétences architecturales. Les fresques et sculptures qui ornent la chapelle, également réalisées par l'artiste, attestent de sa polyvalence pour lier la forme, la fonction et le symbolisme dans une unité parfaite.

 

Fin de vie de Raphaël, l'artiste élevé au rang de divin

 

Étant installé au Palais Caprini dès 1917, les œuvres de Raphaël ne peinent pas à trouver leur public auprès des notables de la ville, notamment auprès du pape, sa peinture et ses fresques trouvant un écho divin dans les salles sacrées du Vatican. C'est avec cette notoriété bien établie qu'il gagne les titres de "Gentilhomme de la chambre" et de "Chevalier de l'Ordre Papal de l'Éperon d'Or". Giorgio Vasari, un historien de l'art majeur du XVIème, siècle soumettra même la théorie que le jeune artiste envisageait de devenir Cardinal, renforçant encore plus l'idée d'une dévotion totale à la peinture religieuse et à l'importance de celle-ci dans sa vie.

Ayant la santé fragile, Raphaël s'éteint brusquement en 1520, à seulement 37 ans, après avoir contracté la malaria. Il laisse derrière lui un héritage artistique incommensurable, ses fresques, ses peintures et ses esquisses demeurant des témoins du code artistique du XVIème siècle, et de l'aspect divin qu'il avait su insuffler dans son art. "La Transfiguration", tableau qu'il avait initié en 1517, et qui sera terminé par son disciple Giulio Romano, car inachevé à sa mort, représente sur tous les aspects le coup de pinceau de Raphaël, et les thèmes qui lui étaient chers.

Après sa mort, Raphaël est alors rapidement élevé au rang de divin aux yeux de ses contemporains, son décès le jour du Vendredi Saint renforçant toujours plus cet aspect. Entre légendes et œuvres bien réelles démontrant un talent incommensurable, Raphaël reste un peintre dont le travail marque jusqu'à aujourd'hui les annales de l'histoire de l'art.

 

L'influence incontestable de Raphaël à travers les siècles

 

Figure phare du Panthéon des grands peintres, l'influence de Raphaël s'étend jusqu'aux murs des musées actuels dans lesquels ses œuvres continuent de captiver des millions de visiteurs. Du musée du Louvre à Paris à la National Gallery de Londres, chaque toile de Raphaël qui se trouve au sein de collections prestigieuses est une fenêtre ouverte sur le code et la technique artistique du XVIème siècle.

Entre tempéra sur carton, huile sur bois ou sur toile et fresques gigantesques, c'est avec des œuvres maîtresses comme, le "Retable Colonna" de l'église Saint-Antoine (aujourd'hui au Metropolitan Museum of Art de New York), son huile sur bois "Retable Baglioni" de l'église San Francesco al Prato de Pérouse, ou encore son "Portrait de Jules II", entre de nombreuses autres, que Raphaël illustre parfaitement sa capacité à harmoniser le sacré et l'humanisme, les éléments naturels et la foi. Dans ses "Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes", Giorgio Vasari ne tarit pas d'éloges sur Raphaël, le décrivant comme un maître dont le legs continue de modifier et de définir l'art de son époque, en témoigne le maniérisme, directement issu du style de Raphaël.

Les musées du monde entier s'arrachent aujourd'hui les morceaux de son héritage. Raphaël a su capturer sur toile la quintessence de la Renaissance, émerveillant par son usage de la lumière, la pureté de ses lignes et l'expression de ses sujets. C'est ainsi qu'au Musée du Louvre, à la National Gallery de Londres, au Metropolitan Museum of Art ou encore au Musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg, ses peintures sont parmi les pièces les plus importantes de la collection des plus grands musées. Mais c'est surtout dans les musées du Vatican que ses toiles prennent une dimension sacrée encore plus importante, amenant ainsi un grand nombre de visiteurs à venir admirer le génie de cet artiste incontournable du XVIème siècle.

 
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