Charles Filiger

 Charles Filiger nait le 28 novembre 1863 à Thann, dans le Haut-Rhin. Il est le fils de Martin Filiger, dessinateur, et de Justine Chicherio. Après son lycée, il s’inscrit à l’Ecole des arts décoratifs de Paris puis intègre l’Académie Colarossi. En 1888, il se rend en Bretagne et y rencontre Paul Gauguin puis Paul Sérusier. Ces rencontres lui permettent de comparer son travail et également de prendre l’habitude de peindre en plein air.

En 1889 et 1890, il parvient à exposer certaines de ses toiles au Salon des indépendants et gagne en notoriété. En 1892, le comte Antoine de La Rochefoucauld propose de lui acheter ses plus belles toiles. Il s’agit de la période la plus riche de sa production artistique. Il entretient des correspondances avec différents artistes et écrivains.

C’est lorsque Paul Gauguin part vivre en Polynésie, au milieu des années 1890, que la vie de Charles Filiger bascule. Le groupe d’amis qu’il s’était construit en Bretagne éclate, et Filiger se replie sur lui-même. Il part vivre en Bretagne durant cinq ans, comme espérant retrouver l’époque de Pont-Aven et de Pouldu, mais il est seul et noie sa solitude dans l’alcool puis dans la drogue.

Il déménage ensuite régulièrement, de la Bretagne à la Suisse. Il est hospitalisé en 1905 puis passe quatre ans en maison de repos. A sa sortie, il déménage à nouveau fréquemment et reste éloigné de ses proches. Il meurt le 11 janvier 1928, dans des circonstances douteuses (soit il s’est fait assassiner soit il s’est suicidé, mais la deuxième hypothèse est la plus plausible.)

Charles Filiger n’a pas peint beaucoup d’œuvres, et aurait pu avoir une carrière plus prestigieuse, comme l’annonçaient les années 1880 et 1890. Il laisse tout de même derrière lui une œuvre particulièrement intéressante, entre nabi et symbolisme : sa série Notations chromatiques, La montagne noire de Thann ou encore Le génie à la guirlande…