Paris a accueilli les Jeux Olympiques d’été à deux reprises, en 1900 et 1924, et s'apprête à les accueillir à nouveau, cent ans après, à l’été 2024.

L’occasion pour Muzéo de revenir sur le duo gagnant que représentent l’art et de sport dans le domaine des arts graphiques ! 

De chaque athlète ayant repoussé les limites de sa discipline, les connaisseurs diront qu’il l’aura élevé au rang d’art. 

La beauté gestuelle du sport en fait un art vivant, une dramaturgie de mouvement et une fête pour le regard. Mais parmi les spectateurs, l’artiste n’est pas un amateur comme les autres : s’il s’émerveille de la discipline, de la vitesse et de la performance sportive, il trouve dans ce sujet une manne de formes, de couleurs et d’allégories de la vie contemporaine.

 

* La bicyclette à moteur olympique, Anonyme

Ainsi, l’athlète est un héros moderne tout droit venu de notre antiquité : il est d’ailleurs l’un des principaux protagonistes de la sculpture et de la peinture sur céramique dans le monde grec.

Souvent représenté dans une nudité glorieuse exaltant sa musculature, ses prouesses honoraient à la fois sa patrie – à laquelle il prête sa force militaire – et le dieu Zeus, auquel il offre un spectacle de force et d’adresse lors des Jeux donnés en son honneur à Olympie. 

 

* Discus thrower, Evelyn de Morgan

Mais le sport tel que nous le pratiquons ne s’est développé qu’à partir du XIXe siècle.

Cette évolution est lisible dans l’œil des artistes : beauté du geste, exaltation de la performance, percée progressive de nouvelles disciplines en lien direct avec les évolutions de la société de l’ère industrielle.

Plus que jamais, les manifestations sportives professionnelles et amateures sont le miroir des préoccupations de leur temps.

 

* Les lutteurs, Alexandre Falguière

Lors des premières éditions des Jeux, des disciplines comme la gymnastique, le cyclisme et la natation sont particulièrement populaires.

Au fil des éditions des Jeux Olympiques, certains sports attirent plus ou moins d’adeptes.

Par exemple, les épreuves de cyclisme ont suscité une véritable passion chez les Français pendant la première moitié du XXe siècle. 

L’imaginaire antique de l’athlète, formé pour les spectacles guerriers et religieux, colle à la peau du sportif de haut niveau. Ce mythe a été réactivé par l’instigation des Jeux Olympiques modernes qui se déroulent à Athènes en 1896. 

 

* Cicli Fiat, Anonyme

Le sport prend alors une place nouvelle dans le quotidien des Français. Les fédérations mettent en place de nouvelles législations et de nouveaux équipements pour organiser les pratiques sportives. En 1900, les femmes ont enfin la possibilité de participer aux Jeux Olympiques dans les compétitions de tennis et de golf – les seules qui leurs sont alors ouvertes…

Peu à peu, les fédérations ouvrent la pratique aux ouvriers et aux artisans, jusqu’alors écartés de la pratique de certains sports. Il faudra attendre 1960 pour voir l’intégration des premières compétitions paralympiques aux jeux Olympiques d’été. 

 

* Miss Broquedis, Championne de Tennis aux Jeux Olympiques, Anonyme

 Dès les années 1920, il est crucial pour le pays de surveiller l’éducation physique de ses citoyens, en vue d’anticiper de futurs conflits armés en Europe. Cette préoccupation s’aligne avec les discours hygiénistes du début du XXe siècle, dont la devise est "un esprit sain dans un corps sain». 

Cette émulation et ce culte du dépassement de soi voit aussi la création d’une imagerie publicitaire foisonnante. Si elle tend à réduire le fossé entre la pratique professionnelle et amateur, elle a plusieurs objectifs : 

 

* Villard de Lans, paradis des enfants, Roger Broders

• Montrer les avantages du sport en termes de santé. Avec l’essor des congés payés, la société incite à le grand public à optimiser son temps de loisir.

• Consolider la cohésion sociale : les sports collectifs comme le football et le rugby se diffusent à l'international à travers les universités anglophones.

• Continuer à promouvoir les disciplines individuelles ayant un intérêt pour la formation militaire telles que la gymnastique, l’escrime ou l’athlétisme.

 

Ce renouveau physique de la société est à mettre en parallèle avec l’efficacité grandissante des machines : la vitalité des corps face au l’inarrêtable progrès technique !

 

* La passe de rugby, Angel Zarraga

CES ARTISTES QUI AIMAIENT LE SPORT

 

 À la fin du XIXe siècle, les peintres s’émancipent du cadre de l’atelier grâce à un matériel plus moderne, notamment avec l’invention de la peinture en tube, qui leur permet d'observer des sujets en plein air.

Les artistes trouvent alors des sujets de prédilections… quand ils ne sont pas eux-mêmes des sportifs amateurs ! 

 

• Edgard Degas adorait les courses hippiques.

• Toulouse-Lautrec fréquentait assiduement le vélodrome.

• Alexandre Falguière observait les lutteurs.

• Monet, Caillebotte, Sisley et Renoir peignaient les mouvements des régates sur la Seine.

• Van Dongen et Georges Bellows s’imprégnaient des ambiances des salles de boxe.

• De Staël admirait le ballet des footballeurs sur le terrain.

 

* Le Jockey se rendant au poteau, Henri de Toulouse-Lautrec

La photographie n’est pas en reste et aborde à la fois l’analyse du mouvement et le reportage de la vie sportive. Avec la chronophotographie, l’artiste comme le physiologiste aborde le corps vivant dans sa continuité gestuelle. Ces instantanés inspirent d’ailleurs les futuristes italiens, qui représentent des corps-machines propulsés par la vitesse, aux musculatures exaltées, tendues vers la performance.

* Serving, Rob Li 

* Animal Locomotion : Deux hommes boxant, Eadweard, Muybridge

 

"Rien en art ne doit ressembler à un accident, pas même le mouvement."

Edgar Degas

 

Paris a accueilli les Jeux Olympiques d’été à deux reprises, en 1900 et 1924, et s'apprête à les accueillir à nouveau, cent ans après, à l’été 2024.

L’occasion pour Muzéo de revenir sur le duo gagnant que représentent l’art et de sport dans le domaine des arts graphiques ! 

De chaque athlète ayant repoussé les limites de sa discipline, les connaisseurs diront qu’il l’aura élevé au rang d’art. 

La beauté gestuelle du sport en fait un art vivant, une dramaturgie de mouvement et une fête pour le regard. Mais parmi les spectateurs, l’artiste n’est pas un amateur comme les autres : s’il s’émerveille de la discipline, de la vitesse et de la performance sportive, il trouve dans ce sujet une manne de formes, de couleurs et d’allégories de la vie contemporaine.

 

* La bicyclette à moteur olympique, Anonyme

Ainsi, l’athlète est un héros moderne tout droit venu de notre antiquité : il est d’ailleurs l’un des principaux protagonistes de la sculpture et de la peinture sur céramique dans le monde grec.

Souvent représenté dans une nudité glorieuse exaltant sa musculature, ses prouesses honoraient à la fois sa patrie – à laquelle il prête sa force militaire – et le dieu Zeus, auquel il offre un spectacle de force et d’adresse lors des Jeux donnés en son honneur à Olympie. 

 

* Discus thrower, Evelyn de Morgan

Mais le sport tel que nous le pratiquons ne s’est développé qu’à partir du XIXe siècle.

Cette évolution est lisible dans l’œil des artistes : beauté du geste, exaltation de la performance, percée progressive de nouvelles disciplines en lien direct avec les évolutions de la société de l’ère industrielle.

Plus que jamais, les manifestations sportives professionnelles et amateures sont le miroir des préoccupations de leur temps.

 

* Les lutteurs, Alexandre Falguière

Lors des premières éditions des Jeux, des disciplines comme la gymnastique, le cyclisme et la natation sont particulièrement populaires.

Au fil des éditions des Jeux Olympiques, certains sports attirent plus ou moins d’adeptes.

Par exemple, les épreuves de cyclisme ont suscité une véritable passion chez les Français pendant la première moitié du XXe siècle. 

L’imaginaire antique de l’athlète, formé pour les spectacles guerriers et religieux, colle à la peau du sportif de haut niveau. Ce mythe a été réactivé par l’instigation des Jeux Olympiques modernes qui se déroulent à Athènes en 1896. 

 

* Cicli Fiat, Anonyme

Le sport prend alors une place nouvelle dans le quotidien des Français. Les fédérations mettent en place de nouvelles législations et de nouveaux équipements pour organiser les pratiques sportives. En 1900, les femmes ont enfin la possibilité de participer aux Jeux Olympiques dans les compétitions de tennis et de golf – les seules qui leurs sont alors ouvertes…

Peu à peu, les fédérations ouvrent la pratique aux ouvriers et aux artisans, jusqu’alors écartés de la pratique de certains sports. Il faudra attendre 1960 pour voir l’intégration des premières compétitions paralympiques aux jeux Olympiques d’été. 

 

* Miss Broquedis, Championne de Tennis aux Jeux Olympiques, Anonyme

 Dès les années 1920, il est crucial pour le pays de surveiller l’éducation physique de ses citoyens, en vue d’anticiper de futurs conflits armés en Europe. Cette préoccupation s’aligne avec les discours hygiénistes du début du XXe siècle, dont la devise est "un esprit sain dans un corps sain». 

Cette émulation et ce culte du dépassement de soi voit aussi la création d’une imagerie publicitaire foisonnante. Si elle tend à réduire le fossé entre la pratique professionnelle et amateur, elle a plusieurs objectifs : 

 

* Villard de Lans, paradis des enfants, Roger Broders

• Montrer les avantages du sport en termes de santé. Avec l’essor des congés payés, la société incite à le grand public à optimiser son temps de loisir.

• Consolider la cohésion sociale : les sports collectifs comme le football et le rugby se diffusent à l'international à travers les universités anglophones.

• Continuer à promouvoir les disciplines individuelles ayant un intérêt pour la formation militaire telles que la gymnastique, l’escrime ou l’athlétisme.

 

Ce renouveau physique de la société est à mettre en parallèle avec l’efficacité grandissante des machines : la vitalité des corps face au l’inarrêtable progrès technique !

 

* La passe de rugby, Angel Zarraga

CES ARTISTES QUI AIMAIENT LE SPORT

 

 À la fin du XIXe siècle, les peintres s’émancipent du cadre de l’atelier grâce à un matériel plus moderne, notamment avec l’invention de la peinture en tube, qui leur permet d'observer des sujets en plein air.

Les artistes trouvent alors des sujets de prédilections… quand ils ne sont pas eux-mêmes des sportifs amateurs ! 

 

• Edgard Degas adorait les courses hippiques.

• Toulouse-Lautrec fréquentait assiduement le vélodrome.

• Alexandre Falguière observait les lutteurs.

• Monet, Caillebotte, Sisley et Renoir peignaient les mouvements des régates sur la Seine.

• Van Dongen et Georges Bellows s’imprégnaient des ambiances des salles de boxe.

• De Staël admirait le ballet des footballeurs sur le terrain.

 

* Le Jockey se rendant au poteau, Henri de Toulouse-Lautrec

La photographie n’est pas en reste et aborde à la fois l’analyse du mouvement et le reportage de la vie sportive. Avec la chronophotographie, l’artiste comme le physiologiste aborde le corps vivant dans sa continuité gestuelle. Ces instantanés inspirent d’ailleurs les futuristes italiens, qui représentent des corps-machines propulsés par la vitesse, aux musculatures exaltées, tendues vers la performance.

* Serving, Rob Li 

* Animal Locomotion : Deux hommes boxant, Eadweard, Muybridge

 

"Rien en art ne doit ressembler à un accident, pas même le mouvement."

Edgar Degas

 

L'art à l'épreuve du sport !