Commandez le coussin... L'art de la peinture ou L'atelier du peintre de Johannes Vermeer

Bon nombre de critiques se sont cassé les dents sur cette toile. L’atelier du peintre, thème courant en peinture, est souvent l’occasion d’une manière d’autoportrait. Mais loin de se livrer au spectateur dans toute son intimité, Vermeer nous offre une vision mystérieuse, un duo ambigu baigné par une lumière claire et limpide. Pour commencer, il n’est pas certain que l’homme assis de dos soit l’artiste en personne. Il est effectivement vêtu d’un pourpoint élégant passé de mode, une tenue apriori inapte au travail de peintre. En outre, Vermeer ne peint habituellement pas d’allégories classiques, sa peinture étant habituellement composée de scènes de genre parsemées discrètement de symboles énigmatiques. Pourtant la trompette et le livre ouvert que porte le modèle font clairement d’elle la muse de l’Histoire, Clio. Et l’on retrouve dans la salle d’autres signes évoquant les arts. Le masque posé sur la table peut par exemple nous rappeler Thalie, la muse de la comédie, et la partition musicale Euterpe, la muse de la musique. La toile serait alors un hommage aux arts. Néanmoins l’on peut noter la présence d’autres symboles, comme la carte des Pays-Bas pouvant corroborer une lecture plus politique. La multiplicité des signes et emblèmes fait donc de l’Atelier du peintre une œuvre ouverte.

Cette oeuvre est une peinture de la période classique appartenant au style baroque.

Le lieu de conservation de « L'art de la peinture ou L'atelier du peintre » est Musée d'Histoire de l'art, Vienne, Autriche.