Le Caravage
Peintre au caractère impétueux de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe siècle, Le Caravage a su amener l'art du clair-obscur à son firmament, inspirant ainsi de nombreux artistes de son vivant, mais également après sa mort.
Découvrez l'œuvre du maître de l'ombre et de la lumière, avec son huile sur toile "La Mort de la Vierge" (1605), l'une de ses toiles les plus connues et refusée par le clergé, son tableau "Saint Jean-Baptiste dans le désert" (1604), l'une de ses premières commandes pour le notable Ottavio Costa, sa toile "Le Jeune Bacchus malade" (1593), une œuvre issue de la fin de son apprentissage, ou encore "Les Sept Œuvres de miséricorde" (1607), une toile d'art sacré peinte à Naples lors de l'exil du peintre suite à ses déboirs judiciaires.
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Biographie du Caravage
Les débuts du Caravage : un apprentissage auprès de Simone Peterzano
La naissance de Michelangelo Merisi da Caravaggio, plus connu sous le nom de Caravage, a lieu à Milan en 1571, dans une famille d'artisans œuvrant dans la construction et dont le travail est apprécié de la noblesse milanaise. Assez jeune, en 1576, la famille Merisi est frappée par la peste qui ravage alors la capitale lombarde. Le grand-père, le père et le jeune frère de Michelangelo n'y survivront pas, et les survivants devront alors se réfugier à Caravaggio, la ville d'origine de la famille.
En 1584, alors âgé de 13 ans, le futur peintre retourne dans la capitale Lombarde. D'ores et déjà ville d'arts à cette époque de la fin du XVIe siècle, Michelangelo est rapidement attiré par la peinture et les œuvres d'art qui l'entourent. C'est avec l'accord de sa mère qu'il rejoint l'atelier de Simone Peterzano, un artiste proche du mouvement catholique de la Contre-réforme, et vraisemblablement lui-même élève de Titien, l'un des plus grands portraitistes de l'école vénitienne.
C'est auprès de Simone Peterzano que celui que l'on commence à appeler Caravage, s'initie au maniement de la peinture à l'huile et de l'ombre et de la lumière, en réalisant ses premiers tableaux et en s'inspirant des grands artistes du moment comme Giovanni Savoldo, Lorenzo Lotto ou encore Titien et Léonard de Vinci.
Période de sa vie peu documentée, la fin de sa formation arrive probablement vers 1588 ou 1589, année de la mort de sa mère et de son déménagement à Caravaggio. Le jeune peintre milanais prend alors son indépendance et part tenter sa chance en 1592 à Rome, ville majeure pour faire carrière dans l'art en Europe.
Les premiers succès du Caravage à Rome
Ayant quitté Milan et étant arrivé dans la capitale italienne, Le Caravage commence à peindre ses premiers tableaux dédiés à la vente. Il se perfectionne à ce moment dans la scène de genre, comme avec son "Garçon avec un panier de fruits" (1593), ou encore le "Garçon mordu par un lézard" (1592-1593). C'est également à cette époque qu'il se lie d'amitié avec d'autres jeunes artistes du moment, comme l'architecte Onorio Longhi, ou encore le peintre Giuseppe Cesari, artiste renommé pour qui il travaillera dans son atelier. C'est au contact de Cesari que Le Caravage apprendra les astuces pour se faire une place auprès des collectionneurs d'arts et de la noblesse désireuse de s'attacher les services d'artistes en tout genre.
Ses premiers succès arrivent alors, avec des toiles reprenant des images mythologiques comme "Le petit Bacchus Malade" (1593-1594) ou encore "Bacchus"(1598), dont de nombreuses copies seront retrouvées. Le Caravage donne alors naissance à un style apprécié de l'aristocratie romaine, en prenant comme sujet des figures antiques, et en développant la technique du clair-obscur dans chaque portrait.
Sa notoriété arrive alors jusqu'aux oreilles du Cardinal Del Monte, notamment avec le tableau "La Diseuse de bonne aventure" (1595), une scène de genre profane qui enchantera pourtant le diplomate proche du pape. Désormais protecteur du jeune peintre, Del Monte le recommande auprès du cardinal Contarelli vers 1599 pour la réalisation d'une fresque de trois toiles sur la vie de Saint Matthieu, à la chapelle Contarelli, située dans l'église Saint-Louis-des-Français de Rome. "La Vocation de Saint Matthieu", "Saint Matthieu et l'Ange" et "le Martyre de Saint Matthieu" auront un écho exceptionnel auprès de tous les amateurs d'art romains, et la réputation du peintre arrivera jusqu'aux oreilles des plus hauts dignitaires de l'église, dont le pape fraîchement élu, Paul V.
Le Caravage : un peintre bien installé dans la société romaine
Au début du XVIIe siècle, la peinture du Caravage fait sensation dans toute l'aristocratie italienne. En humanisant le divin dans ses œuvres de la chapelle Contarelli, le peintre lombard a su donner un nouveau souffle à la peinture religieuse, et son œuvre est largement approuvée par le public, mais également par la grande majorité des dirigeants religieux de l'époque, l'adoubement du Cardinal Del Monte, grand admirateur et mécène du Caravage participant pour beaucoup à cet engouement. De grands notables italiens, comme le banquier du Vatican Ottavio Costa, qui s'offrira un "Saint Jean-Baptiste dans le désert" (1602-1604), ou encore le neveu du pape, Scipione Caffarelli-Borghèse, qui commencera une collection des œuvres du peintre, dont l'huile sur toile "La Madone des palefreniers" (1605-1606), entre autres noms célèbres de l'époque, feront partie des nombreux commanditaires privés du Caravage. Cependant quelques toiles de l'artiste italien seront tout de même refusées, comme "La Mort de la Vierge" (1605-1606), refusée par les moines de l’église Santa Maria della Scala in Trastevere de Rome, mais qui sera tout de même achetée par le juriste Laerzio Cherubini.
Les déboires du Caravage et fuite de Rome
Grisé par la célébrité et par sa proximité avec l'aristocratie, Le Caravage est réputé pour son caractère impétueux et par sa participation à de nombreuses rixes qui lui vaudront à plusieurs reprises la prison. Sa proximité avec Onorio Longhi n'arrange pas les affaires du peintre, ce dernier étant également accusé de nombreux délits dans la capitale italienne. Cet enchaînement d'incidents atteint son paroxysme en 1606, lors de fêtes en l'honneur de l'anniversaire de l'élection du pape Paul V, durant lesquelles Longhi s'affronte avec des membres de la famille Tomassoni, avec qui il a déjà eu des tensions par le passé. Le peintre lombard venant en aide à son ami, tue à cette occasion Ranuccio Tomassoni, un aristocrate romain. Devant son acte, et afin de fuir la juridiction de Rome, Le Caravage se doit alors de quitter la ville pour rejoindre Naples, à cette époque sous domination espagnole, et donc en dehors de la justice romaine.
Connu au-delà des frontières de Rome, cela n'empêche pas Le Caravage d'affluer sous les commandes. À Naples, il réalise de nombreuses peintures, dont "Les Sept Œuvres de miséricorde" (1607), pour l'église Pio Monte della Misericordia de Naples, "Le Crucifiement de saint André" (1607) pour le vice-roi d'Espagne, ou encore "La Flagellation du Christ" (1607) pour Tommaso de Franchis. Le Caravage gardera même des liens avec Scipione Borghèse, à qui il fera envoyer "David avec la tête de Goliath" (1607). Suite à la réception du tableau, le neveu du pape Paul V intercédera en faveur du peintre afin que celui-ci devienne chevalier du Christ à Malte. Le pape commandera même plusieurs tableaux au Caravage pour sa collection personnelle.
Après une dizaine de mois à Naples, et auréolé de son nouveau titre, Le Caravage quitte la Campanie pour rejoindre Malte, où il espère être accepté dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, ordre qu'il rejoindra en 1608. Cependant, il doit rapidement fuir l'île, ayant à nouveau été emprisonné suite à une rixe, et s'étant évadé de la prison. Radié de l'ordre, et après un passage par la Sicile, il rejoint à nouveau Naples en 1609.
Une fin de vie précoce pour Le Caravage
En 1610, avec l'intermédiaire de son protecteur Scipion Borghèse, Le Caravage quitte Naples pour rejoindre Rome, où le pape est prêt à accorder sa grâce au peintre au nom de l'église. Embarquant sur un bateau en direction de Porto Ercole, avec de nombreux tableaux promis au cardinal Borghèse, il est fréquemment admis que lors d'une escale à Palo Laziale, il fut arrêté et emprisonné pendant 2 jours.
Dès lors, plusieurs versions sur la mort de l'artiste spécialiste de l'ombre et de la lumière existent. L'une d'entre elles, portée par l'historien Giovanni Baglione et développée par Giovanni Pietro Bellori, stipule que le bateau serait parti avec ses peintures, et que Le Caravage aurait rejoint Porto Ercole par ses propres moyens, en plein soleil, avant de mourir quelques jours plus tard. Une version plus récente, décrit la mort du peintre comme issue d'une agression par les chevaliers de Malte à Palo Laziale, qui l'aurait affaibli jusqu'à sa mort. Dans tous les cas, la seule certitude issue des archives de Porto Ercole, est que Le Caravage s'éteint d'une fièvre en 1610, à l'âge de 38 ans, à l'hôpital Sainte-Marie-Auxiliatrice, laissant derrière lui une œuvre abondante composée de nombreux tableaux.
L'influence du Caravage sur l'art et son héritage
Peintre de l'ombre et de la lumière, Le Caravage a su mettre en scène le clair-obscur dans son œuvre et développer cette technique à une telle perfection, amenant au mouvement du caravagisme. La peinture de l'artiste lombard a non seulement su trouver sa place dans la période du début du XVIIe siècle, mais également après sa mort, influençant de nombreux artistes après lui. Le travail de spécialistes du Caravage comme Roberto Longhi met ainsi en exergue l'influence du peintre sur les siècles qui ont suivi, jusqu'à aujourd'hui dans les œuvres de réalisme moderne et dans les natures mortes, comme on peut le retrouver avec Courbet ou encore Goya.
L'humanisation des images religieuses, qui jusqu'alors étaient cantonnées au divin, a également permis un certain développement de la liberté dans la manière de représenter des thèmes intouchables.
On dénombre aujourd'hui, selon le spécialiste Roberto Longhi, un peu moins d'une centaine d'œuvres de l'artiste italien encore visibles. On le retrouve ainsi dans des musées célèbres comme le Louvre à Paris, à la Galerie Borghèse de Rome, à la National Gallery de Londres, au Metropolitan Museum of Art de New York, ou encore dans des bâtiments religieux comme à la Chapelle Contarelli de l'église Saint-Louis-des-Français à Rome ou à la Co-cathédrale Saint-Jean de La Valette à Malte.
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