Piet Mondrian

Vu à juste raison comme l’un des pionniers de l’art abstrait, Mondrian a su déconstruire le monde de l’art, en incluant des réalités nouvelles dans ses toiles. Par la couleur et la géométrie, il a réussi à créer une vision neuve de la peinture, qui influencera nombre d’artistes abstraits après lui. La recherche de l’équilibre et de l’harmonie dans son œuvre aboutit à des peintures abstraites incontournables, faites de lignes noires horizontales et verticales, ainsi que de couleurs primaires, qui font de Piet Mondrian l’un des artistes abstraits les plus emblématiques de ce courant.

Découvrez les toiles les plus célèbres du maître du néoplasticisme disponibles au catalogue, dont « Composition II en rouge, bleu et jaune », un grand classique de ses séries numérotées avec ses lignes noires, parfaitement géométriques, et ses couleurs primaires, sa toile « Le nuage rouge », tableau abstrait à la croisée de sa formation académique et de son attrait de l’abstraction, ou encore « L’arbre rouge : soirée », utilisant la couleur pour laisser transparaître une autre réalité. Offrez-vous une reproduction d’art du génie de la peinture abstraite, et découvrez sa biographie.

Biographie de Piet Mondrian

Les débuts de Piet Mondrian : une formation autour du style académique hollandais

Piet Mondrian naît en 1872 dans la commune hollandaise d'Amersfoort, à l’est des Pays-Bas, dans une famille où la religion est très présente. Élevé par un père calviniste, la spiritualité aura une importance majeure dans le développement de son œuvre. Dès le plus jeune âge, il apprend à regarder le paysage dans sa bourgade rurale, encerclée par la nature. Il développera rapidement une appétence pour le dessin, et sera initié par son oncle, peintre néerlandais évoluant dans le mouvement artistique de La Haye, à la peinture de paysages extérieurs, et à la retranscription des couleurs. Mondrian rejoindra alors, dès 1892, l’Académie des Beaux-Arts d’Amsterdam, et bien qu’il y apprenne le dessin, l’aquarelle et la peinture à l’huile, dans la pure tradition picturale hollandaise, on remarque rapidement qu’il structure ses œuvres en se concentrant sur le découpage géométrique, comme dans ses toiles « Église de St. Jacob » (1898) et « Le bois de hêtre » (1899), où lignes horizontales et verticales prennent d’ores et déjà une place majeure.

Le fauvisme et le cubisme comme inspiration de Piet Mondrian

Vivant de reproductions de peintures et de portraits pour les riches amateurs d’art, Piet Mondrian va, dès le début du XXème siècle, développer sa palette personnelle en se tournant vers le symbolisme. Il va alors chercher à s’éloigner petit à petit des couleurs naturelles des paysages, et à se concentrer sur les contrastes des couleurs « pures » que sont le rouge, jaune et bleu. Toujours dans une forme figurative, l’artiste-peintre atteint une forme d’abstraction, avec une réalité abstraite grâce aux couleurs originales qu’il utilise, et via la multiplication des traits verticaux et horizontaux. Il essaye ainsi de transmettre une autre sensibilité à ses peintures, et son adhésion à la société théosophique, dont la doctrine aspire à englober toutes les religions afin d’accéder à une vérité supérieure, alimente également ses idées abstraites, et le fera peu à peu sortir de l’art figuratif classique. C’est également à cette période qu’il découvre la peinture moderne de ses contemporains, dont il puisera l’inspiration en s’essayant notamment au pointillisme, au luminisme, et à de nombreux courants novateurs. À Amsterdam, il découvre le fauvisme et le cubisme, avec les œuvres des peintres Van-Gogh et Braque, ou encore celles du peintre cubiste Picasso. Pour Mondrian, c’est une révélation. Les toiles colorées du mouvement fauve, et le langage pictural des œuvres cubistes, utilisant des formes géométriques dans un expressionnisme abstrait, totalement nouveau dans la peinture du XXe siècle, le poussent à se diriger dans cette voie. Il va alors domicilier son atelier à Paris, pour vivre au côté de ces peintres aux avant-gardes de l’art, afin de créer des compositions à la recherche de la géométrie, de la pureté des lignes, du minimalisme et de l’utilisation de couleurs contrastées.

Vers une nouvelle voie : Piet Mondrian comme précurseur de l’art abstrait

En 1914, Piet Mondrian quitte la France et retourne aux Pays-Bas, et y reste tout le temps de la Première Guerre mondiale. Pendant ces années, il va de plus en plus déstructurer ces œuvres, souhaitant aller plus loin que le cubisme qu’il trouve trop ancré dans la peinture figurative. Il souhaite s’éloigner de la réalité pour rendre la nature encore plus belle que la nature elle-même. Il reprend ainsi le réel dans un style abstrait totalement imaginaire. De manière radicale, il se focalise toujours plus sur les éléments indépendants, et fait totalement abstraction du décor. Au final, il ne reste dans ses œuvres que des formes abstraites faites de lignes verticales et horizontales reliées en angle droit. Avec des teintes inspirées des trois couleurs primaires, et l’utilisation du noir sur fond blanc pour créer des démarcations contrastée, la dimension abstraite de ses toiles devient encore plus forte. Il est alors un pionnier dans cet art géométrique aux sujets abstraits, aux côtés de Vassily Kandinsky, de Kupka ou encore de Fernand Léger.

Piet Mondrian, la personnification du mouvement De Stijl et du Néoplasticisme

C’est en 1917 que Piet Mondrian atteint enfin le summum de sa vision abstraite de l’art. C’est à ce moment qu’il se rapproche du peintre néerlandais Theo van Doesburg, créateur de la revue De Stijl. Via ce mouvement, ils souhaitent révolutionner l’art, en faisant la promotion de la pure abstraction. Ils créeront ainsi le néo plasticisme, dont Mondrian se fera le théoricien. Ce style se définit par l’absence de courbes et d’obliques, privilégiant les traits verticaux et horizontaux, par des couleurs primaires et des non-couleurs, et par l’absence de symétrie dans un équilibre parfait. Ce courant bouleverse le monde de l’art, dans une optique d’art total réunissant peintres, architectes ou encore designers. Mondrian s’en éloignera cependant 7 ans plus tard, sa vision de l’abstraction géométrique, faite de rectangles parfaits, étant toujours plus absolue. Vers 1930, il multiplie les lignes noires, rendant le noir et blanc toujours plus présent. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il quitte la France et Paris, pour se rendre aux Etats-Unis. Il y restera toute la fin de sa vie, et trouvera dans la ville de New-York, une ambiance et une architecture faisant écho à ses compositions. Sa passion pour le jazz et le boogie-woogie l'amènent à délaisser les lignes noires pour intégrer la notion de rythme en ajoutant de la couleur. Suite à sa mort en 1944, Mondrian laissera derrière lui un héritage fort, qui inspirera la peinture abstraite moderne, et qui aura une résonance importante dans le design et l’architecture, en témoignent nombre de constructions comme la Maison Rietveld construite en 1926. Il aura également une influence certaine dans la mode, avec Yves Saint-Laurent, ou encore dans la sculpture, le pop-art, la publicité et le marketing, entre autres. On retrouve son oeuvre partout autour du monde, au musée d'Art de la Haye, où réside son célèbre tableau "Nuage Rouge" (1907) ou encore "Arbre rouge" (1908), au Musée d'art moderne de Paris où réside "Composition en rouge, bleu et blanc II" (1937), ou dans le cadre d'une exposition consacrée à l'artiste, qui est régulièrement au centre des exhibitions consacrées à l'art moderne.