Henri Rousseau
Peintre

Henri Rousseau

Henri Rousseau, plus connu sous le nom du Douanier Rousseau, occupe une place singulière dans l'histoire des arts. Né en 1844, ce peintre autodidacte, loin des académies et des courants artistiques de son époque, a tracé un chemin unique, fait d'instinct et de liberté. Ses toiles, peuplées de jungles luxuriantes et de personnages énigmatiques, ont longtemps été considérées comme naïves, voire primitives.

Pourtant, derrière cette apparente simplicité se cache une poésie profonde, une maîtrise singulière de la couleur, ouvrant une page majeure de l’histoire de l’art. Moqué par certains, admiré par d’autres, ce n'est que tardivement que son talent fut reconnu par l'avant-garde, fascinée par la puissance onirique de son œuvre.

 

Biographie d’Henri Rousseau

 

Les jeunes années d’Henri Rousseau et période de formation

 

Né à Laval en 1844, Henri Rousseau baigne dès son enfance dans un environnement modeste. Son père, ferblantier, lui transmet un certain sens du travail manuel et de la précision, qualités qui se retrouveront plus tard dans sa peinture. Malgré un cadre familial peu porté sur les arts, le jeune Henri se passionne pour le dessin et la musique. Il fréquente le lycée de Laval où il se distingue par ses talents de dessinateur et remporte même un prix de dessin.

Pourtant, la vie l'éloigne provisoirement de ses aspirations artistiques. D’abord commis d’avocat à Nantes dès 1860, en 1863, afin d’éviter la maison de correction pour mineur après avoir volé son employeur, il s'engage dans l'armée, cette page de sa vie lui inspirant des oeuvres futures comme La guerre (1893) ou Scène de guerre (1888). C'est également à cette période qu’il rencontre des soldats ayant participé à l’intervention française au Mexique de 1861, et que naît le mythe enjolivé de son séjour au Mexique. Si Rousseau n'a jamais traversé l'Atlantique, cette légende nourrira son imaginaire et influencera son style si particulier, mêlant couleurs vives et une vue personnelle de la jungle tropicale et des animaux exotiques.

De retour à la vie civile en 1868, il s'installe à Paris, épouse Jeanne Désirée Clémence Boitard en 1869 et, dès 1870, occupe un poste d'employé à l'octroi. Ce travail lui offre une certaine stabilité financière et lui permet de se consacrer à sa passion pour la peinture pendant son temps libre.

 

L'éveil artistique et les premières expositions d’Henri Rousseau, dit “Le Douanier Rousseau “

 

C'est en 1871, alors qu'il travaille comme employé à l'octroi de Paris, ce métier lui imposant le surnom de “Douanier” par son ami, le poète Alfred Jarry, qu’Henri Rousseau commence à peindre sérieusement. Autodidacte, il se forme en copiant des tableaux de maîtres au Musée du Louvre, grâce à une carte de copiste qu'il obtient en 1884. Ses œuvres, principalement des paysages et des portraits, sont d'abord refusées au Salon officiel de 1885, le jury les trouvant peu abouties.

Mais Rousseau persévère. En 1886, il participe pour la première fois à l’exposition du Salon des Indépendants, un lieu d’exposition créé par des artistes en marge des circuits traditionnels. Il y présente quatre tableaux aux côtés d'autres artistes d'avant-garde, dont l’oeuvre Un soir de carnaval, mais son dessin singulier, son style direct et ses compositions originales n’attirent que peu l’attention de ses contemporains, les critiques utilisant son surnom de “Douanier Rousseau” pour le ramener à sa condition de peintre amateur.

Le cadre du Salon des Indépendants offre cependant à Henri Rousseau une plateforme pour exposer ses tableaux et se construire peu à peu une place dans le monde artistique parisien, loin des éditions officielles et des institutions traditionnelles.

 

La reconnaissance progressive d’Henri Rousseau

 

Malgré le peu de succès rencontré par ses premiers tableaux, Henri Rousseau persévère et continue d'exposer fidèlement au Salon des Indépendants à partir de 1887. C'est dans ce lieu, véritable foyer de la création artistique à Paris, qu'il présente en 1891 une œuvre qui marquera un tournant dans sa carrière : Surpris !. Ce tableau, représentant un tigre dans une jungle luxuriante, attire l'attention par son style unique et le détail du trait qui le caractérise. Si certains critiques restent perplexes, d'autres, comme le peintre Félix Vallotton, saluent la force primitive et l'originalité de cette peinture.

Loin de se laisser décourager par les aléas de la vie, avec le décès de sa femme en 1888, un remariage en 1899, suivi d'un nouveau veuvage en 1903, Rousseau se consacre de plus en plus à son art. Après avoir pris sa retraite de l'octroi en 1893, il se plonge entièrement dans la peinture et donne même des cours de dessin et de peinture à l'Association philotechnique à partir de 1901.

Progressivement, le travail de Rousseau commence à intriguer et à fasciner. Des artistes d'avant-garde comme André Derain et Henri Matisse reconnaissent la singularité de son style. Peu à peu ses tableaux, souvent des paysages exotiques, ne passent plus inaperçus. C'est à cette époque qu'il se lie d'amitié avec de jeunes peintres comme Robert Delaunay et Pablo Picasso, qui organisent même un banquet en son honneur en 1908. Le "Douanier Rousseau", comme on le surnomme, commence enfin à obtenir la reconnaissance qu'il mérite. Son style naïf, sa technique unique et son univers onirique le distinguent désormais dans le paysage artistique parisien.

 

L'apogée et la consécration pour Henri Rousseau

 

À partir de 1905, Henri Rousseau, le peintre autodidacte, voit enfin son œuvre reconnue. Son tableau, Le Lion ayant faim se jette sur l'antilope, exposé au Salon d’automne de 1905, attire l'attention et suscite des réactions passionnées.

L'année 1907 est marquée par un événement inattendu : Rousseau est emprisonné pour une affaire d'escroquerie. Il présente alors une toile étonnante représentant 21 singes juchés sur des cocotiers pour se défendre, démontrant une nouvelle fois son imagination débordante et son style unique. Malgré cet épisode, il continue d'exposer, notamment au Salon d'automne de 1907 avec La Charmeuse de serpents, œuvre exotique et onirique, et au Salon des Indépendants la même année avec Vue de Bretagne.

Le marchand Ambroise Vollard s'intéresse à son travail et lui achète plusieurs toiles, dont Le Rêve, une toile luxuriante et énigmatique. Grâce à ces ventes, Rousseau peut enfin acquérir son propre atelier dans le 14ème arrondissement de Paris en 1909. Il est désormais pleinement intégré au milieu des avant-gardistes, aux côtés d’artistes comme Robert Delaunay, qui admire sa liberté et sa sincérité. L'influence de Paul Gauguin et de Paul Signac se fait sentir dans ses toiles, notamment dans l'utilisation de couleurs vives et de formes simplifiées.

Rousseau continue de peindre avec passion, explorant des thèmes qui lui sont chers : les jungles luxuriantes, les portraits, les scènes de la vie parisienne. Ses dernières œuvres, comme les toiles exotiques La Jungle équatoriale et Forêt tropicale avec singes, la nature morte La Bougie rose ou le portrait La Muse inspirant le poète, témoignent de sa maîtrise grandissante dans un style unique et reconnaissable, inspirant les jeunes artistes. Malheureusement, malade de la gangrène, il meurt à Paris en 1910 à l'âge de 66 ans, laissant derrière lui un héritage artistique unique entrant dans les pages de l’histoire de l'art.

 

La postérité et l'héritage artistique du Douanier Rousseau

 

Dès 1910, la reconnaissance du Douanier Rousseau s'amplifie. Après sa mort et jusqu’à aujourd’hui, des établissements réputés comme le Musée d'Art Moderne de Paris, le musée national de l'Orangerie, la galerie nationale de Prague ou encore la galerie nationale de Washington, entre de nombreux autres, acquièrent ses toiles, assurant leur diffusion auprès d'un public plus large. Des expositions monographiques et des rétrospectives contribuent également à établir sa place dans l'histoire de l'art moderne.

En 1947, ses restes sont transférés au cimetière de Laval, sa ville natale. Sur sa pierre tombale, un poème d'Apollinaire célèbre son génie. Les éditions d'art publient des ouvrages consacrés à son travail, avec des reproductions de ses peintures les plus célèbres, comme La Charmeuse de serpents ou Le rêve. Son style exotique et onirique influence durablement les surréalistes et les artistes naïfs.

Le Musée national d'art moderne, le Musée d'Orsay et de nombreuses institutions à travers le monde possèdent aujourd'hui des tableaux du Douanier Rousseau dans leurs collections permanentes. Des expositions majeures, accompagnées de catalogues et d'études approfondies, sont régulièrement organisées. Les archives et les documents d'époque sont étudiés par les historiens de l'art, qui réinterprètent son travail et son influence sur l'art naïf et les arts plastiques du XXe siècle. De nombreuses pages sont consacrées au Douanier Rousseau dans les livres d'histoire de l'art, confirmant sa place comme figure majeure de la peinture moderne.

 

Focus : les thèmes et les motifs récurrents dans l’oeuvre d’Henri Rousseau

 

Le Douanier Rousseau utilise régulièrement des thèmes et motifs récurrents qui lui confèrent une identité unique. Ses tableaux, souvent luxuriants, explorent avec fascination le monde exotique des jungles. La Charmeuse de serpents, La Chasse au tigre ou encore Combat de tigre et buffle dépeignent une nature foisonnante, où la végétation dense sert de décor à une faune sauvage et mystérieuse. Ce goût pour l’ailleurs, Rousseau le nourrit sans jamais voyager, s’inspirant des archives du Jardin des Plantes et des récits d’explorateurs. Les toiles Le rêve, Forêt tropicale avec singes, La Cascade ou encore La Jungle équatoriale illustrent parfaitement cette imagerie luxuriante, peuplée de détails infinis, invitant le spectateur à une immersion totale.

Au-delà de ces paysages exotiques, le Douanier Rousseau s’intéresse également à la représentation de ses contemporains. Portrait de Monsieur X, La Muse inspirant le poète ou Portrait de femme témoignent de sa capacité à saisir l’essence d’un modèle, avec une approche frontale et une attention particulière aux traits du visage. Ces portraits, réalisés avec la même minutie que ses jungles, trahissent une observation attentive du réel, caractéristique de son style. L’artiste intègre des scènes de la vie quotidienne dans ses tableaux. Il capture l’atmosphère paisible de son époque, dans laquelle le réalisme du quotidien se mêle à une dimension onirique.

La composition de ses tableaux est souvent structurée et symétrique, avec une perspective parfois approximative qui confère à son dessin un charme singulier. L’utilisation de la couleur, vive et contrastée, contribue à l’atmosphère unique de ses œuvres, à la fois naïves et sophistiquées. Le Douanier Rousseau, à travers ses tableaux, nous offre une vision unique du monde, où le réel et l’imaginaire se rejoignent dans une harmonie colorée.

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