Reproduction de tableau Jaune, rouge, bleu de Wassily Kandinsky

À partir de 1912, Kandinsky fait disparaître l'objet de ses œuvres et passe à l'abstraction. Il se libère alors du diktat de l'imitation du monde extérieur et de ses conventions et donne ainsi à l'artiste la liberté de revendiquer l'expression pure. Il confère également à cet artiste une force prophétique, le désignant comme le guide spirituel de l'homme sur le chemin de l'élévation.  Naît une œuvre dite authentique qui doit exprimer la nécessité intérieure de l'artiste, une œuvre empreinte de spiritualité dont la société contemporaine manque cruellement selon l'artiste. Les formes et les couleurs sur la toile deviennent alors des "êtres spirituels" avec comme origine la vie intérieure de l'artiste. Kandinsky met en place une véritable psychologie des couleurs en leur attribuant des qualités propres comme celle de transmettre des valeurs et des sentiments. Leur mission désormais est de toucher l'âme des spectateurs. En se détachant de la sorte des formes matérielles, Kandinsky parvient à l'essence des choses et ainsi, selon l'idée que si l'on appauvrit l'extérieur on enrichit l'intérieur, le spectateur peut élever son âme au rythme de sa promenade psychologique dans le tableau.

Jaune-Rouge-Bleu est une huile sur toile réalisée en 1925 par Kandinsky. À cette date l'artiste quitte la ville de Weimar, où il s'était établi depuis 1922 sous l'invitation de l'architecte Walter Gropius, et pars pour Dessau. Caractéristique de cette période, Jaune-Rouge-Bleu est une grande toile rectangulaire dont les dimensions parfaites ne sont pas s'en rappeler "la divine proportion".
L'œuvre repose sur le principe d'équilibre des éléments qui se répondent dans un jeu d'oppositions et de complémentarités.  À  gauche, l'artiste représente une géométrie solaire autour du jaune, couleur primaire liée au mouvement, sur un ciel pâle aux nuages bleu-violet évanescents scandés de lignes fines. À  droite, c'est l'obscure rotondité lunaire que le peintre choisi de représenter. Il articule ce pôle autour du bleu, "couleur typiquement céleste", qui résonne dans l'œuvre de froideur et de stabilité. Au cœur de cette partie ondule une ligne serpentine noire.
Entre ces deux pôles primaires se déploie une multiplicité de formes, ainsi que la couleur rouge, enfant de ce rendez-vous astral.

Cette oeuvre est une peinture de la période moderne appartenant aux styles art abstrait et expressionnisme.

Le lieu de conservation de « Jaune, rouge, bleu » est Musée National d'Art Moderne - Centre Pompidou, Paris, France.