Paul Klee

Artiste majeur de la peinture allemande et de l’histoire de l’art contemporain de la première moitié du XXème siècle, Paul Klee a su mettre en avant l’expressionnisme abstrait et figuratif, grâce à des toiles dont le trait et la composition des couleurs a été une véritable révolution à son époque. Grand théoricien de l’art, Paul Klee s’est nourri des différents styles de peinture, afin de créer sa propre vision de l’art moderne, dans des créations uniques en leur genre.

Découvrez les plus belles réalisations de l’un des précurseurs de l’art moderne et contemporain, avec sa toile « Dispute », l’une de ses huile sur toile de jute jouant sur les tonalités des couleurs vertes et rouges, son tableau abstrait « Polyphonie », représentation abstraite de la musique dans un ballet géométrique et coloré, ou encore sa toile « Château et soleil (n°201) », parfaite illustration de l’art figuratif expressionniste, faisant le pont entre le figuratif et l'abstrait.

Offrez-vous une reproduction d’œuvre d’art de Paul Klee disponible au catalogue, et, du Bauhaus de Weimar à la Fondation Paul Klee de Berne, découvrez la biographie de l’un des artistes de l’art moderne les plus influents de son époque.

Biographie de Paul Klee.

La formation de Paul Klee : de nombreuses influences artistiques.

Issu d’une famille d’artistes, et plus particulièrement de musiciens, Paul Klee né en 1879 à Berne, en Suisse d’un père allemand et d’une mère suissesse. D’abord formé à la musique, Paul Klee est rapidement attiré par le dessin, et c’est ainsi qu'après son baccalauréat, en 1898, il tente d’intégrer l’académie des Beaux Arts de Munich, en Allemagne. Cependant le jeune artiste peintre allemand en devenir n’est pas retenu, et se dirige donc vers l’atelier tenu par d'Heinrich Knirr, dans lequel il apprendra l’art figuratif. Heinrich Knirr est alors l’un des grands peintres allemands de la peinture figurative et du réalisme. 

Très doué, Paul Klee retente sa chance, est est enfin accepté à l’École des Beaux Arts de Munich en 1900, où il intègre l’atelier du peintre symboliste Franz von Stuck. Pendant ces années de formation, au coté d’autres illustres élèves comme Jean-Edouard Castella, et du futur représentant de la peinture abstraite, Vassily Kandinsky, Paul Klee continue d'étudier la figuration picturale, et s’intéresse également à d’autres techniques, notamment lors de ses voyages en Allemagne et en Italie, où il découvre, lors d’expositions, les œuvres d’art de Francisco Goya, William Blake, ou encore les œuvres de Michel-ange et de la renaissance italienne. C’est également à cette période qu’il apprend la sculpture et la lithographie. 

En 1905, lors d’un voyage à Paris, Paul Klee, pas encore tourné vers l’abstraction et les formes géométriques, découvre le mouvement artistique de l’impressionnisme. À cette occasion, il rencontre Cézanne, Matisse et Derain, et est en admiration devant la couleur et la lumière qui ressort des peintures des artistes impressionnistes. En 1906, il rentre à Munich et épouse Lily Stumpf, avec qui il aura un fils, Félix. En 1907, il réalise ses premières expérimentations de caricatures et portraits sous verre, signe de son intérêt pour tous les styles de peinture et formes d’art.

Paul Klee : un jeune peintre obsédé par la couleur.

En 1910, Paul Klee est définitivement inspiré par les impressionnistes et les peintures de Manet, Vincent Van Gogh ou encore Claude Monet. Cependant, il prend le contre-pied de ses contemporains, et n’adopte pas ce courant pictural. Contrairement aux impressionnistes qui cherchent à représenter la lumière de l’instant grâce à la couleur, Paul Klee commence à chercher la lumière en jouant sur les tonalités plutôt que sur les teintes. C’est à cette période qu'il enchaîne les œuvres colorées à la peinture à l’huile sur toile, les aquarelles noires, et les dessins dont le trait s’éloigne petit à petit de l’académisme, et qu’il fait ses premières expositions, comme au musée des Beaux Arts de Berne. 

Il se rapproche également des peintres expressionnistes allemands, avec lesquels il participe à la première exposition du Cavalier Bleu (Der Blaue Reiter). Après la deuxième exposition du Cavalier Bleu, Paul Klee se rend une nouvelle fois à Paris, où il prend contact avec Robert Delaunay, maître de l’agencement de la couleur, et pionnier de l’orphisme, une sous-branche du cubisme. À son contact, Klee fera à nouveau évoluer sa palette, en appliquant les préceptes de l’artiste français sur sa toile. 

En 1913, Paul Klee devient instigateur du mouvement de la nouvelle sécession de Munich, au côté du graveur Albert Weisgerber, de la peintre expressionniste Gabriele Münter, et de Vassily Kandinsky. C’est également en 1913 qu’il fait un voyage en Tunisie, durant lequel les couleurs vives de la région le mènent à la fin de sa recherche de la couleur dans son œuvre.

Première Guerre mondiale et renommée pour Paul Klee.

En 1914 éclate la Première Guerre mondiale. De retour en Suisse, Paul Klee est mobilisé dans la réserve militaire et se rend à Gersthofen, où il occupe un poste de secrétaire de l’École de l'Air. Cette mission loin du front lui permet de continuer de peindre et d’exposer. Pendant cette période, les dessins et les compositions de Paul Klee se font de plus en plus abstraits, cependant, c’est avec des motifs figuratifs présentés à une exposition berlinoise, que l’artiste connaît un grand succès en Allemagne, autour de l’année 1917. 

Devant l’investissement des collectionneurs allemands dans l’art moderne, Paul Klee se détourne un temps des peintures abstraites, et se lance pleinement dans l’art figuratif expressionniste. Il s’essaye même à des essais, comme avec « Jadis surgi du gris de la nuit », une œuvre sur carton hybride regroupant plusieurs techniques comme l’aquarelle, le crayon sur papier et le papier d’argent, ou « Mythe des fleurs », une aquarelle sur fond de craie, utilisant du papier journal et du papier bronze argenté. La guerre aura été pour Paul Klee une véritable période de contradiction. Condamnant la guerre, et faisant l’apologie de la liberté par l’abstraction, elle aura pourtant été l’instant où sa renommée a été la plus forte dans sa carrière, grâce à des œuvres figuratives.

Paul Klee, professeur du Bauhaus.

En 1919, Paul Klee est un peintre réputé en Allemagne. Cela n’empêche cependant pas l’École des Beaux Arts de Berlin de refuser sa candidature afin de devenir professeur. En 1920, Paul Klee est appelé pour devenir professeur de peinture sur verre et de tissage au Bauhaus, à Weimar, avant d’obtenir, en 1924, son atelier libre, où il donne des cours, en collaboration avec Kandinsky, sur une vision abstraite de la peinture et des possibilités qu’elle apporte au sein des différents mouvements artistiques. En vrai théoricien de l’art moderne, il donne également des conférences dans différentes académies des Beaux-Arts, publie des essais comme « L’étude de la nature », et continue la production de peintures abstraites et la peinture expressionniste, qu’il expose, notamment à la galerie de Hans Goltz à Munich. 

En 1931, Paul Klee obtient le titre de professeur à l’académie des Beaux Arts de Düsseldorf, et la musique, qui passionne l’artiste depuis son enfance, commence à s’intégrer dans des œuvres mettant en avant une abstraction lyrique qui dépeint un rythme pictural dans les couleurs et les formes géométriques utilisées. Toujours à l’avant garde de la peinture moderne, les cours de Paul Klee sont très appréciés pour son œil moderne et contemporain de l’art, ainsi que pour sa réflexion sur la dimension abstraite de la peinture.

Les dernières années de Paul Klee : exil et maladie.

Bien que 10 ans auparavant, la critique d’art était dithyrambique avec les dessins et peintures de Paul Klee, avec l’arrivée du national-socialisme en Allemagne, l’art qu’exerce l'artiste allemand est désavoué, et il est licencié de l’Académie des Beaux Arts de Düsseldorf dès 1932. De 1933 à 1937, ses tableaux paraissent dans une exposition qui fait le tour des musées d’Allemagne, montrant des œuvres dont les nazis donneront le nom « d’art dégénéré ». Les toiles de Paul Klee, et le courant artistique de l’art moderne sont ainsi soumis au lynchage du peuple allemand, et ce pendant toute la durée de l’accession de l’autoritarisme nazi au pouvoir. 

Devant son incapacité à pouvoir travailler en tant qu’artiste, Paul Klee fuit se réfugier dès 1933 auprès de sa famille à Berne, en Suisse. À Berne, l’artiste allemand continue de peindre, mais en 1935, une grave maladie de la peau se déclare chez le peintre. Après une période morose, Paul Klee produit de nombreuses toiles aux thèmes sombres, la maladie l’ayant amené à modifier son état d’esprit vers l’angoisse de la mort. Peu accepté en Suisse, du fait de la résurgence d’anciens mouvements fascistes dans le pays, l’art de Paul Klee n’obtiendra jamais le succès qu’il a pu avoir entre 1914 et 1930 en Allemagne. Il sera soumis aux expertises et aux interrogatoires du conservateur du Kunstmuseum, et sera souvent considéré comme un peintre de gauche. Paul Klee, après avoir quitté Berne pour Muralto, s’éteint en 1940, du fait de sa maladie, juste avant que la nationalité suisse ne lui soit accordée.

L’influence de Paul Klee sur l’art moderne.

Bien que l’exposition de ses œuvres soit bridée à la fin de sa carrière, Paul Klee n’en reste pas moins un peintre reconnu par ses pairs. Aussi bien spécialiste de l’aquarelle que de la peinture à l’huile, avec des artistes comme Kandinsky, qui l’a accompagné dans toute sa carrière au Bauhaus, ou Piet Mondrian, l’artiste allemand aura une influence artistique sur tous les courants artistiques de l’expressionnisme, de l’art abstrait et plus généralement de l’art moderne, en témoigne des artistes comme Joan Miro ou Antoni Tàpies, qui se réclament de Paul Klee. 

Unique en son genre, il a su lui-même puiser son inspiration dans tous les styles, de l’art classique de la renaissance italienne, à l’art figuratif moderne, en passant par les impressionnistes, afin de créer une œuvre inimitable. On retrouve aujourd’hui ses tableaux dans de nombreux musées partout à travers le monde, au Musée d’Art Moderne (le MoMa) et au musée Guggenheim de New York, au centre Georges Pompidou ou au Musée National d’art Moderne à Paris, ou encore dans le centre où réside sa plus grande collection, à la Fondation Paul Klee de Berne.