Rosa Bonheur, artiste hors cadre

A l'occasion du bicentenaire de la naissance de Rosa Bonheur redécouvrez cette artiste mythique, géniale et pionnière qui fait écho à notre époque.

Itinéraire d'une artiste star

 

Rosa Bonheur nait en 1822 à Bordeaux et coule sa tendre enfance dans un château, entourée d’animaux dans la campagne bordelaise. On vous laisse tisser le lien avec sa fascination pour les animaux et la vie agraire qui inonderont toute sa production artistique. Alors que toute la petite famille Bonheur part s’installer à Paris, Rosa se consacrera pleinement dès ses 14 ans à l’étude de la peinture et du dessin. En 1839, elle commence à étudier les animaux qui deviendront sa spécialité tant en peinture qu’en sculpture. A partir de 1841- elle a 19 ans - elle expose chaque année au Salon de Paris. En 1848, un premier tableau reçoit une médaille d’or. Suivent alors des commandes de plus en plus fréquentes et de mieux en mieux payées, tant par l’Etat que par de riches amateurs. Ce qui a vraiment confirmé sa réputation, c'est le Marché aux chevaux en 1851 : ce fut son tremplin vers la gloire international et  un succès prodigieux aux Etats-Unis. Elle est la première artiste peintre qui voit le marché de l'art spéculer sur ses tableaux de son vivant. Bref, tout lui réussit. Célébrée de son temps, Rosa Bonheur est même plus vendue que …Monet ou Renoir ! 

Le Marché aux Chevaux

 

Elle a commencé à composer son tableau en 1851 et l’envoie au salon en 1853. Dans le Marché aux chevaux, on voit l’artiste peindre un croquis dans une foule masculine. Le cavalier, au centre de la composition, porte une blouse bleue. On pense qu'il s'agit de l'autoportrait de Rosa Bonheur qui nous regarde droit dans les yeux, elle se représente ainsi en tenue d’homme.

 

Pour réaliser ce tableau qui la rendra célèbre, Rosa Bonheur va assister régulièrement aux marchés aux chevaux à Paris, deux fois par semaine pendant un an et demi. La fréquentation de ces marchés était quasi exclusivement masculine, et Rosa Bonheur se retrouvait alors confrontée au harcèlement de certains bougres. Elle va obtenir de la police une autorisation spéciale pour pouvoir porter des pantalons – car rappelons ici que pendant tous les XVIIIème et XIXème siècle, une loi interdisait aux femmes de « se travestir » en homme… Elle a pu ainsi passer inaperçu dans la foule masculine pour pouvoir travailler en tranquillité, surtout avec son air de garçon et ses cheveux courts. Rosa Bonheur est une femme résolument moderne avant l’heure qui avance à contre-courant des convenances et des codes.

 

Une femme émancipée et libre

 

Rosa Bonheur, voyant sa mère cumuler travail et gestion du foyer avec quatre enfants, se donne de grandes ambitions professionnelles pour devenir une artiste libre et indépendante, et c’est une sacrée ambition pour une femme en 1836, quand elle commence ses études de peinture. Il était très difficile pour une femme désireuse de poursuivre une carrière artistique de suivre ne serait-ce qu'une formation d'artiste. Les femmes devaient rester à la maison, et c'est le genre de destin que Rosa voulait éviter. Le soutien entier de son père est alors important à cette époque où la professionnalisation et la reconnaissance des femmes dans les arts étaient loin d'être acquises. Elle est admise dans l’atelier de son père comme artiste peintre. Les ateliers jouent un rôle important dans formation artistique des femmes alors qu’elles ne seront autorisées à accéder à l'école des Beaux-Arts qu’à partir de 1897. Lorsque son talent est reconnu, on critiquera néanmoins toujours que l’artiste est une femme et que ses qualités ne peuvent être que celles d’un homme, la création restant un privilège masculin.

 

 

« Elle fait de l'art sérieusement, et on peut la traiter en homme. »

Théophile Gautier.

 

Rosa Bonheur ne s'est jamais mariée, mais elle a eu une partenaire de longue date, Nathalie Micas qu’elle a rencontrée à l'âge de 14 ans, un vrai amour d'enfance, avec qui elle vivra plusieurs décennies jusqu’à la mort de cette dernière.. Elle ne cachait pas du reste son orientation sexuelle. Elle a également déclaré que sa vie privée ne regardait personne et qu'elle ne voulait pas être jugée pour ses préférences sexuelles. Rosa Bonheur est toujours d'actualité parce qu'elle a réellement élargi le champ des possibilités offertes aux femmes.

 

« En matière de mâles, je n'aime que les taureaux que je peins. »

 

Pionnière de la cause animale

 

Sa passion pour les animaux qu’elle dessine sans cesse va lui permettre de s'imposer comme une référence majeure de l’art animalier notamment grâce à sa fine observation des animaux et à sa représentation détaillée de leur anatomie. A l'âge de 30 ans, elle a pu acheter un château où elle gardait toutes sortes d'animaux - chevaux, yaks, même des lions - qui servaient bien sûr de sujets pour ses tableaux. Ecologiste avant l’heure, son œuvre empreinte du réalisme intransigeant de la représentation animale et de ses grands paysages ouverts nous questionne dans notre relation au vivant et à la nature, et nous rappelle plus que jamais la nécessité de replacer l’homme à sa juste place dans cet écosystème vivant.

 

 

Portrait de Rosa Bonheur avec son chien Charly, Anna Klumpke © RMN

Le Marché aux Chevaux, Rosa Bonheur © MMA / Bridgeman Images

Portrait de Marie-Rosalie dite Rosa Bonheur, Edouard Emile Dubufe © RMN

Le Taureau Noir, Rosa Bonheur © Bridgeman Images

Roi de la forêt, Rosa Bonheur © Christie's Images

Itinéraire d'une artiste star

 

Rosa Bonheur nait en 1822 à Bordeaux et coule sa tendre enfance dans un château, entourée d’animaux dans la campagne bordelaise. On vous laisse tisser le lien avec sa fascination pour les animaux et la vie agraire qui inonderont toute sa production artistique. Alors que toute la petite famille Bonheur part s’installer à Paris, Rosa se consacrera pleinement dès ses 14 ans à l’étude de la peinture et du dessin. En 1839, elle commence à étudier les animaux qui deviendront sa spécialité tant en peinture qu’en sculpture. A partir de 1841- elle a 19 ans - elle expose chaque année au Salon de Paris. En 1848, un premier tableau reçoit une médaille d’or. Suivent alors des commandes de plus en plus fréquentes et de mieux en mieux payées, tant par l’Etat que par de riches amateurs. Ce qui a vraiment confirmé sa réputation, c'est le Marché aux chevaux en 1851 : ce fut son tremplin vers la gloire international et  un succès prodigieux aux Etats-Unis. Elle est la première artiste peintre qui voit le marché de l'art spéculer sur ses tableaux de son vivant. Bref, tout lui réussit. Célébrée de son temps, Rosa Bonheur est même plus vendue que …Monet ou Renoir ! 

Le Marché aux Chevaux

 

Elle a commencé à composer son tableau en 1851 et l’envoie au salon en 1853. Dans le Marché aux chevaux, on voit l’artiste peindre un croquis dans une foule masculine. Le cavalier, au centre de la composition, porte une blouse bleue. On pense qu'il s'agit de l'autoportrait de Rosa Bonheur qui nous regarde droit dans les yeux, elle se représente ainsi en tenue d’homme.

 

Pour réaliser ce tableau qui la rendra célèbre, Rosa Bonheur va assister régulièrement aux marchés aux chevaux à Paris, deux fois par semaine pendant un an et demi. La fréquentation de ces marchés était quasi exclusivement masculine, et Rosa Bonheur se retrouvait alors confrontée au harcèlement de certains bougres. Elle va obtenir de la police une autorisation spéciale pour pouvoir porter des pantalons – car rappelons ici que pendant tous les XVIIIème et XIXème siècle, une loi interdisait aux femmes de « se travestir » en homme… Elle a pu ainsi passer inaperçu dans la foule masculine pour pouvoir travailler en tranquillité, surtout avec son air de garçon et ses cheveux courts. Rosa Bonheur est une femme résolument moderne avant l’heure qui avance à contre-courant des convenances et des codes.

 

Une femme émancipée et libre

 

Rosa Bonheur, voyant sa mère cumuler travail et gestion du foyer avec quatre enfants, se donne de grandes ambitions professionnelles pour devenir une artiste libre et indépendante, et c’est une sacrée ambition pour une femme en 1836, quand elle commence ses études de peinture. Il était très difficile pour une femme désireuse de poursuivre une carrière artistique de suivre ne serait-ce qu'une formation d'artiste. Les femmes devaient rester à la maison, et c'est le genre de destin que Rosa voulait éviter. Le soutien entier de son père est alors important à cette époque où la professionnalisation et la reconnaissance des femmes dans les arts étaient loin d'être acquises. Elle est admise dans l’atelier de son père comme artiste peintre. Les ateliers jouent un rôle important dans formation artistique des femmes alors qu’elles ne seront autorisées à accéder à l'école des Beaux-Arts qu’à partir de 1897. Lorsque son talent est reconnu, on critiquera néanmoins toujours que l’artiste est une femme et que ses qualités ne peuvent être que celles d’un homme, la création restant un privilège masculin.

 

 

« Elle fait de l'art sérieusement, et on peut la traiter en homme. »

Théophile Gautier.

 

Rosa Bonheur ne s'est jamais mariée, mais elle a eu une partenaire de longue date, Nathalie Micas qu’elle a rencontrée à l'âge de 14 ans, un vrai amour d'enfance, avec qui elle vivra plusieurs décennies jusqu’à la mort de cette dernière.. Elle ne cachait pas du reste son orientation sexuelle. Elle a également déclaré que sa vie privée ne regardait personne et qu'elle ne voulait pas être jugée pour ses préférences sexuelles. Rosa Bonheur est toujours d'actualité parce qu'elle a réellement élargi le champ des possibilités offertes aux femmes.

 

« En matière de mâles, je n'aime que les taureaux que je peins. »

 

Pionnière de la cause animale

 

Sa passion pour les animaux qu’elle dessine sans cesse va lui permettre de s'imposer comme une référence majeure de l’art animalier notamment grâce à sa fine observation des animaux et à sa représentation détaillée de leur anatomie. A l'âge de 30 ans, elle a pu acheter un château où elle gardait toutes sortes d'animaux - chevaux, yaks, même des lions - qui servaient bien sûr de sujets pour ses tableaux. Ecologiste avant l’heure, son œuvre empreinte du réalisme intransigeant de la représentation animale et de ses grands paysages ouverts nous questionne dans notre relation au vivant et à la nature, et nous rappelle plus que jamais la nécessité de replacer l’homme à sa juste place dans cet écosystème vivant.

 

 

Portrait de Rosa Bonheur avec son chien Charly, Anna Klumpke © RMN

Le Marché aux Chevaux, Rosa Bonheur © MMA / Bridgeman Images

Portrait de Marie-Rosalie dite Rosa Bonheur, Edouard Emile Dubufe © RMN

Le Taureau Noir, Rosa Bonheur © Bridgeman Images

Roi de la forêt, Rosa Bonheur © Christie's Images

la vie champêtre avec Rosa !