Reproduction de tableau Le Baiser à la dérobée de Jean-Honoré Fragonard

Une création attribuée à deux grands artistes français

Si l'on connaît bien aujourd'hui le peintre Jean-Honoré Fragonard (1732-1806), son élève et belle-sœur Marguerite Gérard (1761-1837) est une artiste moins connue du grand public. Pourtant, cette dernière a participé activement à la réalisation de nombreuses compositions aux côtés du maître chez lequel elle fit son apprentissage, dont Le baiser à la dérobée.

Fragonard, un artiste emblématique du 18ème siècle

Jean-Honoré Fragonard est un peintre français majeur de l'époque rococo. Après avoir étudié auprès des plus grands maîtres de son temps, il s'impose rapidement comme un artiste talentueux et prolifique. Ses œuvres sont caractérisées par leur grande vitalité, leurs couleurs chatoyantes, et le traitement des ombres et lumières tiré de la scène de genre hollandaise . Parmi les thèmes privilégiés de cet artiste figurent notamment les scènes galantes et légères, ainsi que les paysages bucoliques et les portraits de l'aristocratie.

Marguerite Gérard, une élève talentueuse

Devenue l'élève et la collaboratrice de Fragonard, Marguerite Gérard a su se forger une solide réputation en tant qu'artiste. Ses talents de dessinatrice et de coloriste sont particulièrement doud le consulat dans les milieux artistiques de l'époque. Elle s'illustre notamment par ses scènes de genre et ses portraits intimistes, représentant des personnages issus de la société bourgeoise.

Le baiser à la dérobée : une scène galante pleine de mystère

L'œuvre Le baiser à la dérobée est une huile sur toile réalisée vers 1780. Elle représente une scène galante où un jeune homme embrasse une jeune femme à l'abri des regards. Une porte entrouverte laisse entrevoir une partie de carte entre femme, ce qui permet à l'artiste d'installer une tension, la peur que le baiser ne soit découvert. La composition met en lumière le jeu de séduction qui s'opère entre les deux amoureux, tout en soulignant l'ambiguïté des relations entre les différents protagonistes.

La composition cite très fortement un autre tableau de Fragonard, "Le Verrou". Ainsi, le couple n'occupe qu'une petite partie de l'oeuvre et instaure ainsi un déséquilibre. AInsi, le regard du spectateur est tiraillé entre le jeune homme qui semble vouloir attirer la jeune femme dans l'ombre, tandis qu'elle semble s'inquiéter que leur entretien ne soit découvert par ses compagnes qui jouent aux cartes dans la pièce voisine. Image vivante de la passion amoureuse, le spectateur devine la rapidité de l'échange et son intensité. D'aute part, les vêtements des personnages montrent leur appartenance à la société galante : ces derniers sont riches en couleurs et en ornements.

Une atmosphère sensuelle et intrigante

Au-delà des symboles, c'est avant tout l'atmosphère qui se dégage de cette œuvre qui fascine. Les couleurs chaudes et lumineuses, ainsi que les jeux d'ombre et de lumière, contribuent à créer un climat sensuel et mystérieux. Le regard du spectateur est sans cesse attiré par les différents éléments de la composition, cherchant à percer les secrets cachés derrière cette scène galante.

Un témoignage précieux sur la société du 18ème siècle

Outre son intérêt artistique, Le baiser à la dérobée nous offre également un précieux témoignage sur la société française du 18ème siècle. En effet, cette époque voit l'émergence d'une nouvelle bourgeoisie, désireuse de rivaliser avec l'aristocratie en termes de pouvoir et de richesse. Les scènes galantes et les fêtes mondaines sont ainsi l'occasion pour ces individus de se montrer et d'affirmer leur statut social.

Les salons littéraires et artistiques

C'est dans ce contexte que se développent les fameux salons littéraires et artistiques, où se réunissent les personnalités les plus en vue du monde des lettres, des arts et de la politique. Ces rencontres permettent aux participants d'échanger sur leurs idées et leurs créations, mais aussi de nouer des relations amoureuses ou mondaines. Le baiser à la dérobée peut ainsi être perçu comme une représentation de ces jeux de séduction qui se déroulent au sein de cette société galante et raffinée.

La question de la clandestinité

Enfin, cette œuvre soulève également la question de la clandestinité des relations amoureuses à l'époque. En effet, malgré le libertinage ambiant, certaines liaisons restent taboues et doivent donc être menées en secret. Le baiser à la dérobée illustre ainsi parfaitement cette double face de la société du 18ème siècle, partagée entre la quête effrénée de plaisirs et la nécessité de respecter les convenances sociales.

Cette oeuvre est une peinture de la période classique appartenant au style rococo.

Le lieu de conservation de « Le Baiser à la dérobée » est Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg, Russie.

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