Les tableaux de Van Gogh à Auvers-sur-Oise

Le testament du maître

Présentée à l’automne 2023, l’exposition « Van Gogh à Auvers-sur-Oise, les derniers mois » est accueillie au Musée d'Orsay à l’issue d’une itinérance à l'international, et rend hommage à l’un des artistes les plus emblématique de la fin du XIXe siècle.

 

A l’occasion de cette exposition d’envergure, Muzéo vous accompagne à travers les dernières semaines flamboyantes de Vincent Van Gogh. Avec près de soixante-dix tableaux, l'artiste nous livre son chant du cygne : des paysages iconiques de la campagne française, empreints de gravité et de mélancolie.

Vincent Van Gogh naît dans une famille pauvre en 1853 à Groot-Zundert, aux Pays-Bas. D’une personnalité solitaire, son entourage est très restreint. Toute sa vie, il sera très lié à son frère Théodore qui le soutient émotionnellement et financièrement. Johanna Van Gogh, sa belle-sœur, fera quant à elle énormément pour la postérité de son oeuvre. L’artiste meurt en 1890 à Auvers-sur-Oise, à l’âge de 37 ans.

 

Durant sa courte vie, il mène une existence douloureuse, ponctuée par plusieurs séjours en asile. Frappé de maladie mentale, l’artiste souffrait de crises psychotiques, de bouffées délirantes, se réfugiait dans l’alcool et entretenait une mésestime de lui-même et de son travail. Ce mal qui le consumait a paradoxalement été le moteur d’une production picturale aussi brève qu’intense : 879 peintures, réalisées en l'espace de cinq ans, de 1885 à 1890.

Vincent Van Gogh n’était jamais satisfait par ce qu’il créait sur la toile. Toujours désireux de faire évoluer sa peinture, il quitte Paris pour Arles en 1888 en compagnie du peintre postimpressionniste Paul Gauguin. A ses côtés, il découvre la lumière du sud de la France et adjoint à son vocabulaire plastique la force expressive de la couleur. Cependant, la relation avec Paul Gauguin est orageuse. Les amis se disputent violemment, et se séparent à l’issue d’une altercation. Au cours de cette crise, Vincent se tranche l’oreille.

Interné à l’asile de Saint-Rémy de Provence de sa propre initiative, l’artiste y est traité huit mois afin de soulager les crises névrotiques. Dans sa retraite, avant de se retirer à Auvers-sur-Oise, l’artiste en finit avec sa production d’autoportraits. Assis devant son miroir, il peint cette dernière image de lui-même : amaigri, le regard éploré, usant d’un équilibre chromatique parfait entre le bleu turquoise et l’orange. Le fond de la toile, composé de volutes, figurent aussi bien ses hallucinations qu’un mal-être bouillonnant. 

 

« Plus je me fais laid, méchant, malade, pauvre, plus je veux me venger en faisant de la couleur brillante, bien arrangée, resplendissante. »

Lettres à Théo Van Gogh

En 1890, Vincent Van Gogh sort de l’asile. Il rentre chez son frère Théo, mais la ville ne convient pas à sa maladie. L’artiste est confié en mai au Docteur Gachet, ami du peintre impressionniste Pissarro qui le recommande à son frère Théo. Le docteur est un pionnier de l’homéopathie dans le traitement des affections mentales et officie à Auvers-sur-Oise. Depuis trente ans, cette bourgade est un village de peintres et de loisirs, apprécié des impressionnistes qui trouvèrent dans les champs et les bords de l’Oise une manne de sujets.

Dans le célèbre portrait que Van Gogh réalise du Docteur Gachet, l’artiste a mouillé sa palette des bleus qui caractérisent la période d’Auvers-sur-Oise. Le thérapeute est représenté de face, le regard vif, tenant à la main une branche de digitale - plante avec laquelle il traitait son patient. Vincent rend les volumes de cette physionomie bienveillante au moyen de grands aplats, et emploie des couleurs cernées de noir pour cloisonner les formes. Ce procédé, emprunté à Paul Gauguin et au mouvement japoniste, lui permet d’isoler et d’intensifier la couleur.

Dans la campagne d’Auvers-sur-Oise, Vincent Van Gogh découvre une nature qui le comble. Ces paysages lui offrent des variations de lumière ainsi que de nouveaux motifs : des scènes de vie quotidienne, des horizons de blés murs, une végétation aux formes sculpturales. Cet isolement exalte son sentiment de solitude, et lui apporte également de l’apaisement. Encouragé par le docteur Gachet qui l’enjoint à poursuivre la peinture, Vincent Van Gogh se livre corps et âme à cette passion triste. Le végétal acquiert sur la toile des formes torturées, les habitations adoptent des lignes ondulantes, la touche s’organise en rangs serrés chargés de matière. Les historiens de l’art ont supposé que la prise de médicaments altérait sa perception du monde. Aujourd’hui, cette interprétation a été réévaluée car on ne saurait réduire les paysages de la période d’Auvers-sur-Oise à des symptômes, mais bien au génie artistique d’un homme résolu à sublimer son mal de vivre.

 

 

 

→ Parcourir toute notre collection d'oeuvres

de Vincent Van Gogh

Présentée à l’automne 2023, l’exposition « Van Gogh à Auvers-sur-Oise, les derniers mois » est accueillie au Musée d'Orsay à l’issue d’une itinérance à l'international, et rend hommage à l’un des artistes les plus emblématique de la fin du XIXe siècle.

 

A l’occasion de cette exposition d’envergure, Muzéo vous accompagne à travers les dernières semaines flamboyantes de Vincent Van Gogh. Avec près de soixante-dix tableaux, l'artiste nous livre son chant du cygne : des paysages iconiques de la campagne française, empreints de gravité et de mélancolie.

Vincent Van Gogh naît dans une famille pauvre en 1853 à Groot-Zundert, aux Pays-Bas. D’une personnalité solitaire, son entourage est très restreint. Toute sa vie, il sera très lié à son frère Théodore qui le soutient émotionnellement et financièrement. Johanna Van Gogh, sa belle-sœur, fera quant à elle énormément pour la postérité de son oeuvre. L’artiste meurt en 1890 à Auvers-sur-Oise, à l’âge de 37 ans.

 

Durant sa courte vie, il mène une existence douloureuse, ponctuée par plusieurs séjours en asile. Frappé de maladie mentale, l’artiste souffrait de crises psychotiques, de bouffées délirantes, se réfugiait dans l’alcool et entretenait une mésestime de lui-même et de son travail. Ce mal qui le consumait a paradoxalement été le moteur d’une production picturale aussi brève qu’intense : 879 peintures, réalisées en l'espace de cinq ans, de 1885 à 1890.

Vincent Van Gogh n’était jamais satisfait par ce qu’il créait sur la toile. Toujours désireux de faire évoluer sa peinture, il quitte Paris pour Arles en 1888 en compagnie du peintre postimpressionniste Paul Gauguin. A ses côtés, il découvre la lumière du sud de la France et adjoint à son vocabulaire plastique la force expressive de la couleur. Cependant, la relation avec Paul Gauguin est orageuse. Les amis se disputent violemment, et se séparent à l’issue d’une altercation. Au cours de cette crise, Vincent se tranche l’oreille.

Interné à l’asile de Saint-Rémy de Provence de sa propre initiative, l’artiste y est traité huit mois afin de soulager les crises névrotiques. Dans sa retraite, avant de se retirer à Auvers-sur-Oise, l’artiste en finit avec sa production d’autoportraits. Assis devant son miroir, il peint cette dernière image de lui-même : amaigri, le regard éploré, usant d’un équilibre chromatique parfait entre le bleu turquoise et l’orange. Le fond de la toile, composé de volutes, figurent aussi bien ses hallucinations qu’un mal-être bouillonnant. 

 

« Plus je me fais laid, méchant, malade, pauvre, plus je veux me venger en faisant de la couleur brillante, bien arrangée, resplendissante. »

Lettres à Théo Van Gogh

En 1890, Vincent Van Gogh sort de l’asile. Il rentre chez son frère Théo, mais la ville ne convient pas à sa maladie. L’artiste est confié en mai au Docteur Gachet, ami du peintre impressionniste Pissarro qui le recommande à son frère Théo. Le docteur est un pionnier de l’homéopathie dans le traitement des affections mentales et officie à Auvers-sur-Oise. Depuis trente ans, cette bourgade est un village de peintres et de loisirs, apprécié des impressionnistes qui trouvèrent dans les champs et les bords de l’Oise une manne de sujets.

Dans le célèbre portrait que Van Gogh réalise du Docteur Gachet, l’artiste a mouillé sa palette des bleus qui caractérisent la période d’Auvers-sur-Oise. Le thérapeute est représenté de face, le regard vif, tenant à la main une branche de digitale - plante avec laquelle il traitait son patient. Vincent rend les volumes de cette physionomie bienveillante au moyen de grands aplats, et emploie des couleurs cernées de noir pour cloisonner les formes. Ce procédé, emprunté à Paul Gauguin et au mouvement japoniste, lui permet d’isoler et d’intensifier la couleur.

Dans la campagne d’Auvers-sur-Oise, Vincent Van Gogh découvre une nature qui le comble. Ces paysages lui offrent des variations de lumière ainsi que de nouveaux motifs : des scènes de vie quotidienne, des horizons de blés murs, une végétation aux formes sculpturales. Cet isolement exalte son sentiment de solitude, et lui apporte également de l’apaisement. Encouragé par le docteur Gachet qui l’enjoint à poursuivre la peinture, Vincent Van Gogh se livre corps et âme à cette passion triste. Le végétal acquiert sur la toile des formes torturées, les habitations adoptent des lignes ondulantes, la touche s’organise en rangs serrés chargés de matière. Les historiens de l’art ont supposé que la prise de médicaments altérait sa perception du monde. Aujourd’hui, cette interprétation a été réévaluée car on ne saurait réduire les paysages de la période d’Auvers-sur-Oise à des symptômes, mais bien au génie artistique d’un homme résolu à sublimer son mal de vivre.

 

 

 

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de Vincent Van Gogh

Promenade sur les bords de l'Oise