Félix Vallotton reproduction de tableaux

Le monde de l'art a connu maints artistes remarquables, mais peu ont su conjuguer diversité de talents et originalité artistique comme Félix Vallotton. Cet illustre peintre français d'origine helvète s'est forgé un nom dans le paysage artistique international et dans l'art moderne de la fin du XIXème et du début du XXème siècle, grâce à son génie créatif et sa maîtrise des techniques picturales, tout en marquant les esprits avec des œuvres prenant leur source à travers différentes disciplines artistiques telles que la gravure, l'illustration et la sculpture. 

Découvrez les toiles et gravures de cette personnalité forte et distinctive du monde des arts, avec les plus beaux tableaux, gravures et illustrations issues de la collection démesurée de ce peintre incontournable de l'entre deux siècles, avec son huile sur toile "Baigneuse Dormant (Femme Nue Couchée Dormant)", un tableau représentant son sujet de prédilection : la femme nue représentée sous forme de baigneuse, son tableau "Autoportrait", une huile sur carton aujourd'hui présente dans la collection du musée d'Orsay, sa toile "Intérieur avec une femme au dos rouge", une de ses toiles en intérieur se différenciant de sa période Nabi avec "La chambre rouge", ou encore "Le bain" et "la paresse", des gravures célèbres de l'artiste présentes à l'affiche des plus belles éditions d'illustration de la fin des années 1800.

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Biographie de Félix Vallotton

Les débuts prometteurs de Félix Vallotton à Lausanne et Paris

Né en 1865 à Lausanne, Félix Vallotton est rapidement initié à l'art par la pratique du dessin et de la peinture, soutenu par ses parents, des bourgeois n'hésitant pas à conforter leurs enfants dans le choix d'une carrière artistique, son frère devenant lui même galeriste d'art par la suite. 

Décidé à poursuivre une carrière d'artiste, Félix Vallotton part étudier dès 1882 à l'Académie Julian à Paris, ville qui restera au cœur de sa vie artistique. Les premières années parisiennes de Vallotton sont riches en rencontres précieuses pour sa vie et sa carrière, ce dernier côtoyant les postimpressionnistes et des peintres novateurs de l'époque, à l'instar d'Édouard Vuillard, Pierre Bonnard, ou encore Maurice Denis, qui formeront plus tard le groupe des Nabis, ou encore de Thadée Natanson, fondateur de la revue "La Revue Blanche". En 1883, Vallotton est admis à l'École des Beaux Arts de Paris, et fait la connaissance de Félix Jasinski, qui l'initie à la gravure sur bois, et dont il fera à plusieurs reprises le portrait.

L'ascension rapide de Félix Vallotton dans le milieu artistique parisien

Travaillant avec assiduité, Félix Vallotton affine son style et ses compétences en peinture à l'huile sur toile. Ses toiles séduisent rapidement le milieu artistique parisien, lui ouvrant les portes des Salons officiels et des expositions prestigieuses dès 1885. Il y présente ainsi plusieurs tableaux, comme le portrait de Monsieur Ursenbach, présenté au Salon des artistes français de 1885, ou encore son autoportrait, huile sur toile proposée au Salon des Champs-Élysées la même année.

L'évolution artistique de Félix Vallotton au tournant du siècle

Alors que sa renommée grandit, Vallotton continue d'évoluer comme artiste, s'essayant à différents styles et techniques. Avec l'arrivée des estampes japonaises à la fin du XIXème siècle, ouvrant un véritable portail vers une autre manière de voir l'art en Europe, l'artiste helvète se laisse lui aussi séduire par la technique de la gravure sur bois. 

Se spécialisant dans ce domaine dès 1890, il se distingue par l'utilisation de grands aplats en noir et blanc, sans utiliser les niveaux de gris, par des thèmes novateurs pour l'époque, avec la représentation de la vie contemporaine, mais également par des poses dynamiques des personnages illustrés, se différenciant de ses portraits figés.

Cette singularité l'amène alors à se rapprocher du groupe fraîchement créé des nabis, porté par ses amis Pierre Bonnard et Édouard Vuillard, qui lui ouvriront les portes de la Revue Blanche, une revue au code anarchiste dont Félix Vallotton illustrera les pages avec toute une collection de gravures qui trouveront ici une véritable exposition auprès de la sphère artistique française et européenne, et qui le mèneront à se faire publier dans "Les maîtres de l'affiche", un annuaire des plus belles affiches réalisées pendant l'année.

En parallèle à la conception de plus d'une centaine de gravures, Félix Vallotton continue d'utiliser la technique de l'huile sur toile, mais également de l'huile sur carton, en enchaînant les tableaux. Cependant, son style change du tout au tout. S'inspirant de sa période japonisante avec ses gravures sur bois, il délaisse la perspective et impose les grands aplats de couleur, suivant les préceptes des nabis, comme dans son tableau "Le bain au soir d'été", reprenant son thème de prédilection de la baigneuse, qui sera décriée par les détracteurs du mouvement nabi au moment de sa présentation au salon des indépendants de 1893.

Le répertoire artistique multiple et varié de Félix Vallotton

En 1899, après 10 ans au sein de la famille nabi, le peintre suisse désireux de faire perdurer son œuvre, se marie avec Gabrielle Bernheim, fille d'un marchand de tableaux, et membre d'une famille incontournable dans le milieu des arts à Paris. Avec sa femme, le peintre suisse se doit de délaisser les aspects controversé de son art, et revient quasi pleinement à la peinture et à la technique de l'huile sur toile. À partir de ce moment, et tout au long de sa carrière, Félix Vallotton démontre un goût prononcé pour l'exploration de nouveaux domaines artistiques et d’horizons thématiques distincts, passant avec aisance du portrait à la nature morte, des paysages aux scènes de genre intimistes. La femme, notamment la femme nue, demeure cependant au centre de son inspiration tout au long de sa carrière, et est représentée sous différentes formes, de la baigneuse nue aux portraits mondains. Cette fascination durable pour la beauté féminine témoigne de son attention profonde et constante pour les modèles qu’il choisit.

Félix Vallotton : Un engagement politique et une critique sociale

L'œuvre de Félix Vallotton est empreinte d'un profond engagement politique et d'une critique sociale incisive. À travers ses toiles et ses gravures, Vallotton raille les réalités de la société de son époque. Anarchiste convaincu pendant sa jeunesse au sein des nabis, il met en lumière les inégalités sociales, les injustices et les abus de pouvoir, comme dans ses gravures "La charge", "La Manifestation" ou encore "L’Assassinat", mais également en mettant en avant la femme noire à l'égal de la femme blanche, comme dans son "Portrait d'une femme africaine", exprimant ainsi son désir de changement et de justice. Poussé par les éditions mettant en avant les gravures et les peintures des nabis, on retrouve ainsi à plusieurs reprises dans son œuvre, une peinture dénonçant les travers de la bourgeoisie, la corruption politique et les conditions de vie précaires des classes laborieuses. Bien que cette tendance anarchiste diminue après son mariage, Vallotton se positionne ainsi en observateur critique de la société, invitant le spectateur à réfléchir sur les enjeux politiques et sociaux de son temps.

Une fin de carrière prolifique pour Félix Vallotton

Suite à son mariage, Vallotton jouit d'une renommée au sein de la microsphère artistique parisienne et européenne. C'est ainsi qu'il voit sa première exposition personnelle voir le jour à Zurich, dans son pays natal, en 1909. Le suisse, devenu français en 1900, mais toujours attaché à sa nationalité d'origine, enchaîne dès lors les expositions, notamment à Paris, dans la galerie Druet, mais également à l'étranger, aux Etats-Unis et en Suisse, principalement à Lausanne, où son frère est devenu le directeur d'une succursale de la Galerie Bernheim-Jeune. Naviguant principalement entre le portrait, le paysage, les nus et le thème de la baigneuse, Vallotton peint un nombre pléthorique de toiles, dont une partie de sa collection sera fortement inspirée par la Première Guerre Mondiale avec, entre autres, "La Guerre (étude)" (1915) ou "Paysage de ruines et d'incendies" (1915 - Kunstmuseum de Bern). S'adonnant aux voyages, dont il tirera tout une série de paysages, Félix Vallotton s'éteint en 1925, des suites d'une opération afin de soigner un cancer, peu après avoir terminé "La Femme au chevalet" (1925), huile sur toile considérée aujourd'hui comme un autoportrait en femme, mettant toujours plus en avant sa fascination pour la beauté féminine.

L'héritage précieux et pérenne de Félix Vallotton

En dépit de sa personnalité discrète, Félix Vallotton a marqué durablement l'histoire de l'art grâce à ses innombrables œuvres et ses talents multiples. Parmi son héritage artistique, on retrouve de nombreux tableaux emblématiques tels que "Le Bain au soir d'été" (1892, Kunsthaus de Zurich), "La chambre rouge" (1898 - Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne), "Le beau soir" (1892 - Centre Pompidou de Paris), "Femme nue tenant un livre" (1924, Kunsthaus de Zurich), "Étude de fesses" (1884), l'huile sur carton "Femmes nues jouant aux dames" (1897 - Musées d'art et d'histoire de Genève) ou encore "Autoportrait" (1897 - Musée d'Orsay de Paris). 

Son travail est aujourd'hui conservé et exposé dans les plus grands musées du monde, notamment au musée d'Orsay à Paris, au Metropolitan Museum of Art de New York, au Musée d’art moderne André Malraux du Havre, ou encore dans son pays natal au Kunsthaus de Zurich, au palais des Beaux-Arts de Lausanne ou au Musées d'Art et d'Histoire de Genève.

Au-delà de sa carrière de peintre et graveur, Vallotton est également un illustrateur, un sculpteur et un écrivain reconnu. Ses illustrations ont ainsi été publiées chez plusieurs éditions prestigieuses de l'époque, tandis que ses sculptures sont également parvenues à gagner une place de choix dans les collections d’œuvres d’art à travers le monde. Il a également écrit de nombreuses critiques, pièces de théâtres et au moins trois romans au cours de sa carrière, ce qui en fait, avec ses plus de mille sept cent peintures, deux cent cinquante gravures, et ses centaines d'illustrations, l'un des artistes les plus prolifiques de son temps. 

Ses travaux, que ce soit en peinture, gravure, illustration ou sculpture, continuent de susciter l'admiration chez les spécialistes d'art ainsi que chez le grand public, comme en témoigne la rétrospective majeure consacrée à son travail à l'affiche du Grand Palais en 2013 et 2014. De nos jours, ses créations demeurent des clés de voûte pour comprendre les transformations esthétiques et intellectuelles dans l'histoire de l’art moderne à la fin du XIXème siècle.